Hollande commente… ses commentaires !
Devant une rédaction parisienne reçue à l’Elysée, le président de la République a évoqué la parution du livre « Conversations privées avec le président » des journalistes Antonin André et Karim Rissouli. Bien qu’il se soit confié aux auteurs tous les deux mois depuis mai 2012, François Hollande s’est étonné de n’avoir pas été sollicité pour relire les longs verbatim qui éclairent d’un jour parfois tragi-comique son quinquennat. Une préoccupation bien tardive : les journalistes reçus en tête à tête ne s’étaient nullement engagés à soumettre leurs transcriptions à la relecture présidentielle. L’hôte de l’Elysée, qui escomptait tirer un parti politique de ce récit longuement commenté par lui-même, a aussi été surpris par sa date de publication. Dans l’esprit de François Hollande, cet exercice d’autojustification n’aurait pas dû paraître aussi tôt avant la fin de son quinquennat. C’était bien mal connaître Alexandre Wickham, le directeur éditorial d’Albin Michel, qui, en anticipant la sortie, a pris de vitesse tous les décryptages du quinquennat parus ou à paraître, le plus souvent encouragés par le président. Dans le bestseller d’André et Rissouli (déjà 50000 exemplaires imprimés), Hollande confie notamment ne pas « avoir eu de bol » avec l’évolution du chômage. La formule a beaucoup choqué. L’intéressé soutient aujourd’hui qu’elle lui a été suggérée par une intervention des auteurs… Invérifiable, mais l’analyse – un rien cynique – consistant à déplorer un chiffre du chômage « trop bon trop tôt » en octobre 2013 est assurément signée Hollande !