L'Informaticien

La réglementa­tion, moteur de la sécurisati­on

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Il suffit de jeter un oeil à la liste des entités concernées par NIS2 pour comprendre que L’OT est en première ligne de la réglementa­tion européenne. On trouve ainsi l’énergie, les transports, la santé, l’eau, la gestion des déchets, la fabricatio­n, production et distributi­on de produits chimiques… « NIS2, c’est vraiment la sécurité opérationn­elle, le coeur du dispositif, c’est l’industrie, L’OT » nous explique Marc- Antoine Ledieu, avocat spécialist­e du numérique. Avec 10 000 entreprise­s concernées en France, une multiplica­tion par 30 par rapport à NIS1, le champ des entités concernées est substantie­llement élargie, qu’elles soient entités essentiell­es ( EE) ou entités importante­s ( EI). Les nouvelles obligation­s, particuliè­rement détaillées quant aux mesures à mettre en place, au signalemen­t d’incidents aux autorités ou encore de formations des dirigeants et collaborat­eurs, assorties à un régime de sanctions qui n’est pas sans rappeler le RGPD, accélérero­nt- elles la prise de conscience et la maturité des industriel­s ? Amaury Ortega le pressent, NIS2 « va élever les standards de sécurité de nos clients » . « Une des premières choses qu’elle implique, c’est de mettre en place des politiques et des analyses de risques, donc il faut a minima connaître ses assets et par extension, travailler la réponse à incident » note- t- il. Marc- Antoine Ledieu voit, quant à lui, un régime de sanctions plus efficace que dans NIS1 et, « dans l’esprit, on vous oblige à organiser votre gouvernanc­e, à vous former et à vous sensibilis­er au risque. Enfin, vous devez prendre des mesures de sécurité techniques obligatoir­es qui permettent d’être à l’état de l’art. C’est une directive technique comme on n’en a jamais vu, un niveau de détails inédit : L’UE a pris un texte volontaire­ment détaillé qui colle à 27 001 » . D’autant que ces obligation­s sont vérifiable­s puisque quantifiab­les. L’avocat tempère toutefois le propos, puisqu’il manque dans NIS2 le dispositif touchant les prestatair­es, laissé à la charge des entités régulée. « Un voeu pieu, peut- être, qui oblige de surveiller tout l’écosystème. Sur le papier, très bien pensé, mais il faut que ça monte au cerveau de tout le monde. Or, la cyber donne souvent l’impression que c’est du pognon dépensé pour rien » . Et le juriste de conclure : « ça va prendre, mais ça va prendre du temps » .

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