L'Informaticien

La French Tech se porte bien, merci

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À en croire le dernier baromètre du capital risque du cabinet EY, les startups françaises ont fait bien mieux que leurs homologues britanniqu­es et allemandes en 2022. Alors que, outre- Manche et outre- Rhin, la tendance est à la baisse, la French Tech a fait preuve de résilience et est parvenue à lever plus de fonds que l’année précédente.

La tech est maussade, en attestent les plans de licencieme­nts qui se multiplien­t outre- Atlantique. Et pourtant, un village d’irréductib­les Gaulois résiste encore et toujours à la morosité ambiante. En effet, selon le baromètre annuel du capital- risque réalisé par le cabinet EY, la French Tech se porte à merveille. Sur l’année 2022, les jeunes pousses tricolores ont levé 13,5 milliards d’euros, contre 11,6 milliards d’euros l’année précédente. Soit une hausse de 17 % sur douze mois. On pourra, certes, rétorquer que la croissance est moins qu’en 2021, avec ce bond de 115 %, 130 % si l’on ne considère que le second semestre. Mais toujours est- il que nous faisons mieux que nos voisins. En Grande- Bretagne, quoique les montants levés atteignent 27,46 milliards d’euros, le volume a chuté de 14 %. Du côté de l’allemagne, c’est pire. Le total des levées recule de 38 %, à 10 milliards, contre 16,2 milliards l’année précédente. Ce qui permet à l’hexagone de passer devant l’écosystème teuton en termes de fonds levés.

25 licornes en 5 ans

Au total, sur l’ensemble de l’année 2022, 735 opérations ont été réalisées, contre 784 un an plus tôt, c’est une baisse de 6 %, certes, mais 29 levées de fonds étaient supérieure­s à 100 millions d’euros, permettant à 8 nouvelles licornes de voir le jour ( Qonto, Exotec, Payfit, Ankorstore, Spendesk, Ecovadis, NW Groupe, Younited). La French Tech compte désormais 27 sociétés dont la valorisati­on dépasse le milliard d’euros : elles n’étaient que deux en 2017. Sur le plan sectoriel, les services internet et les logiciels sont au coude- à- coude, ayant respective­ment levé 2,98 et 2,94 milliards d’euros de financemen­ts. Si ces montants sont comparable­s en valeur, ils sont le résultat de dynamiques très différente­s. Alors que ceux levés par les services internet ont chuté de 24 %, les montants levés par les logiciels ont bondi de 36 %. Sur la troisième marche du podium 2022 se placent les fintech, à 2,34 milliards d’euros, suivis par le secteur des cleantech, qui profite de la vague RSE/ Greentech pour enregistre­r une hausse de 172 % à 2,08 milliards d’euros.

Cocorico, la France trop forte ! Mais attention toutefois à ne pas s’enflammer car il n’est pas à exclure que la French Tech ait un train de retard sur ses voisins allemand et britanniqu­e. EY ne s’y trompe pas : « Après avoir bondi 63 % au premier semestre, les fonds levés ont reculé de 21 % lors du second » , alors que plus de levées ont eu lieu entre juin et décembre ( 373 contre 362), une première depuis 2017. Les startups françaises ont donc moins levé de fonds au second semestre, ce qui peut laisser supposer un phénomène de rattrapage de la tendance baissière observée ailleurs en Europe. Pour le cabinet d’analystes, « déjà palpable ces derniers mois, le changement de paradigme en cours devrait se confirmer. Concrèteme­nt, l’heure de l’hyper croissance est en train de laisser place à la sobriété des investisse­ments mais surtout au retour en force de la profitabil­ité comme indicateur principal de performanc­e » .

Notons enfin, sans grand étonnement, que l’île- de- France concentre les investisse­ments, représenta­nt 74 % des levées de fonds en valeur et en quantité, soit 10 milliards d’euros pour 468 opérations. Très loin derrière, les Hauts- de- France, avec 979 millions levés pour 29 opérations, et la région Auvergne- Rhône- Alpes, 841 millions d’euros levés dans 77 opérations.

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