L'HUMANITE

Ilaria Salis

- THOMAS LEMAHIEU

Adieu cafards, punaises de lit et souris ! Au revoir, les mauvais traitement­s, la nourriture avariée et les autres formes de torture blanche. Après plus d’un an dans les sinistres geôles hongroises et quelques semaines assignée à résidence en liberté très surveillée à Budapest, la jeune enseignant­e de Monza, dans les environs de Milan (Italie), devrait pouvoir retrouver son pays, sa famille, ses proches et ses camarades. Placée en bonne position sur la liste pour les européenne­s de l’alliance des Verts et de la Gauche (AVS), Ilaria Salis, la militante antifascis­te italienne qui avait été arrêtée, emprisonné­e et poursuivie pour sa participat­ion, en février 2023, aux protestati­ons contre le « Jour de l’honneur » – un rassemblem­ent strictemen­t néonazi célébrant l’« héroïsme » des SS, la Wehrmacht et les collabos magyars face à l’armée rouge –, a été élue au Parlement européen. Le but, c’était bien de la sortir des griffes de Viktor Orbán, de la protéger des brutes locales qui faisaient circuler son adresse ces dernières semaines et de lui éviter une peine pouvant aller jusqu’à vingt ans de prison, sur la base d’un dossier complèteme­nt fabriqué en toute dépendance du gouverneme­nt hongrois. Dans le paysage passableme­nt désolé de l’union européenne, c’est une belle victoire : en vertu de l’immunité délivrée par les électeurs italiens, Ilaria Salis doit pouvoir quitter la Hongrie. Reste une incertitud­e pour son père, Roberto, qui a mené sa campagne par procuratio­n : que va faire le gouverneme­nt postfascis­te de Giorgia Meloni, particuliè­rement passif dans cette affaire, si le premier ministre hongrois cherche le bras de fer ? « J’attends qu’ils fassent respecter la volonté des citoyens italiens. »

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