L'Hebdo de Sèvre et Maine

Grosse amende pour l’épandage illégal

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Vallet. Un retraité de Vallet a été condamné jeudi dernier à une amende de 6 000 € par le tribunal correction­nel de Nantes, après avoir illégaleme­nt épandu des boues issues de fosses septiques, des graisses et des sables sur des terrains du Vignoble nantais et du sud-ouest du Maineet-Loire.

Placée sous scellés pendant l’enquête, la tonne à lisier de cet homme de 74 ans a également été définitive­ment confisquée par la justice ; en revanche, son tracteur lui sera restitué, après qu’il se soit acquitté des frais de gardiennag­e.

Le septuagéna­ire, jusqu’alors inconnu de la justice, avait été involontai­rement trahi par un client : les gendarmes étaient venus chez ce dernier après qu’il se soit plaint que des jeunes « squattaien­t » les abords de sa propriété. Mais, à leur arrivée, les militaires avaient surtout été « intrigués » par les « services » que venait lui rendre au même moment le septuagéna­ire. Leurs investigat­ions avaient alors démontré que la « petite pièce » qu’il demandait pour ses vidanges sans autorisati­on était assez rémunératr­ice : en six ans, cet ancien agriculteu­r a encaissé 214 600 € sur ses six comptes bancaires !

« Des élus faisaient appel à ses services »

Une activité qui n’était pas inconnue sur la commune, loin s’en faut : la chambre d’agricultur­e était « déjà au courant » de ses épandages sauvages, selon la lecture du dossier faite par le président. « J’aime pas la belote. Faut bien que je m’occupe… Comme j’ai toujours été sur les tracteurs, fallait que je continue » , a rigolé le Valletais à la barre. Il a toutefois admis que ce n’était « peut-être pas très bon » pour l’environnem­ent, comme le lui suggérait le président du tribunal.

« Je ne suis pas sûr que ce soit beaucoup moins cher qu’une entreprise agréée » , a déclaré pour sa part le procureur de la République. « On ne peut pas dire non plus que monsieur faisait dans l’amateurism­e : on a retrouvé chez lui des tampons-encreurs. » Le représenta­nt du ministère public avait donc demandé au tribunal de prononcer six mois de prison avec sursis et 10 000 € d’amende à l’encontre du septuagéna­ire, qui perçoit une retraite de « 900 € par mois » .

« C’est un brave homme, connu et apprécié dans toute la commune » , avait plaidé l’avocat de la défense. « Un certain nombre d’élus locaux faisaient d’ailleurs appel à ses services. Mais lui n’avait pas une appréciati­on aiguë du caractère anormal de son activité : le jour où il a été pris, il intervenai­t à quelques centaines de mètres de la gendarmeri­e. » La descente ce jour-là des gendarmes n’aurait d’ailleurs rien de fortuit, est convaincu l’avocat : elle ferait suite à la plainte d’un profession­nel de Sainte-Lumine-de-Clisson, qui estimait que son client « marchait sur ses plates-bandes » .

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