Langues étrangères : les Français peuvent mieux faire
La maîtrise des idiomes n’est pas le fort des locuteurs de la langue de Molière, qui n’est même pas la plus sexy du monde.
Pauvres de nous… Moqués pour notre pratique hésitante des langues étrangères et notre accent à couper à la machette, nous sommes en prime bourrés de complexes, selon une étude menée par l’institut Ipsos pour l’application Babbel, en novembre 2019, auprès de
7 500 personnes originaires de huit pays. Parmi les sondés de l’Hexagone – 500 hommes et femmes investis dans l’apprentissage d’un autre idiome –, 1 sur 4 avoue se sentir mal à l’aise lorsqu’il doit mettre ses connaissances en pratique. Ils ne sont que 8 % à se déclarer « sereins ». Et 11 % confessent même éprouver de la honte.
41 % jugent leur vocabulaire insuffisant et 29 % souffrent de leurs lacunes en grammaire. Au point que 20 % des répondants évitent de voyager à l’extérieur de l’Hexagone de peur de ne pas se faire comprendre.
Seul 1 Français sur 5 se dit fier de son accent, tandis qu’un tiers de ses compatriotes y trouvent un motif d’anxiété. Maigre consolation : d’autres sont bien plus angoissés qu’eux au moment de prendre la parole. 54 % des Américains, 47 % des Canadiens anglophones, 49 % des Britanniques et 45 % des Polonais se sentent mal à l’aise quand ils doivent parler une autre langue. Les Espagnols font bande à part : seuls 17 % d’entre eux partagent ces affres.
Mais les locuteurs de la langue de Molière po-si-tivent. 71 % pensent que le charme de leurs inflexions peut éveiller la curiosité de leurs interlocuteurs.
Et 65 %, que ce particularisme national les rend plus attirants… Pourtant, le sondage leur réserve une grosse déconvenue : contrairement à un cliché tenace, l’idiome de Paris, Lyon, Marseille et Bordeaux n’est pas le favori des étrangers. Ils lui préfèrent, dans l’ordre, l’anglais, l’italien et l’espagnol. Sauf les Britanniques : eux adorent les intonations qui résonnent de ce côté-ci de la Manche.