Trafic de drogue démantelé à Gournay-en-Bray : Trois prévenus en prison
Six prévenus ont été condamnés pour un trafic de drogue à Gournay-en-Bray. Il aura fallu dix heures d’audience au tribunal de Dieppe pour rendre un délibéré.
La salle Thémis du Palais de Justice de Dieppe a fait le plein mercredi 21 février à l’occasion de la comparution de 6 jeunes, une fille et cinq garçons, âgés pour la plupart d’à peine 20 ans pour un trafic de drogue sur Gournay-en-Bray.
Ils étaient poursuivis pour avoir mis en place un réseau de trafic de stupéfiant sur la commune. Appelés une première fois à la barre le 26 janvier, ils avaient sollicité un délai pour assurer leur défense et quatre d’entre eux ont passé ce laps de temps en prison.
Trois prévenus en prison
Après une mise en route difficile en raison notamment de l’exception de nullité présentée par l’avocate d’un des prévenus qui a valu des échanges musclés avec les magistrats et plusieurs suspensions de séance, plus de 10 heures de débats ont été nécessaires pour que le tribunal puisse rendre sa décision. Une décision qui conduit trois des prévenus à retourner derrière les barreaux.
C’est une note de l’office départemental de lutte contre les stupéfiants qui a conduit la gendarmerie de Gournayen-Bray à surveiller de près un jeune habitant de cette commune.
Des témoignages du voisinage faisant état d’allées et venues fréquentes, en direction de voitures stationnées sur un parking. Bruits et mesures d’intimidation dans la cage d’escalier ont convaincu les militaires qu’ils avaient affaire à la tête de pont d’un trafic organisé à l’échelle de la commune et des environs.
Six individus arrêtés
Il leur restait alors à lancer des écoutes téléphoniques, des investigations de géolocalisation de la téléphonie pour identifier les autres membres de ce réseau. L’enquête a conduit à l’arrestation de six individus : la tête de réseau âgée d’à peine 18 ans, un fournisseur un peu plus âgé, deux autres jeunes qui ont reconnu avoir revendu du cannabis ou de la cocaïne et enfin deux autres individus dont la jeune fille qui en plus d’être consommateurs ont reconnu avoir servi de nourrice (avoir gardé en leur possession des produits stupéfiants pour le compte des autres membres du réseau).
A la barre, tout en conservant une certaine retenue qui tendrait à prouver qu’il existe encore des ramifications qui empêchent chacun de dire tout ce qu’il sait, les prévenus ont reconnu leur implication. Ainsi que l’a souligné la représentante du Parquet, Emilie Bourland, la personnalité des prévenus, leur âge démontrent que le trafic de stupéfiants n’est plus l’apanage des grandes villes et des banlieues. Il cause aussi d’énormes ravages dans des petites villes. Et de rappeler l’ampleur du phénomène.t
Du sursis et du ferme pour les prévenus
Chez deux prévenus au moins, des armes de poing ont d’ailleurs été retrouvées. Elle requérait des peines allant de 10 mois de prison assortis d’un sursis probatoire pour la jeune femme à 4 ans de prison dont un an assorti d’un sursis probatoire pour celui qui est considéré comme le fournisseur du réseau. Pour 5 des prévenus, elle demandait également une interdiction de séjour à Gournay-en-Bray.
Pour chaque avocat, la tâche était de démontrer que son client avait bien compris que la société ne pouvait accepter la mise en place d’un tel réseau, y compris dans une petite ville et qu’il ferait les efforts pour se réinsérer et prouver que cette comparution ne serait qu’un accident de jeunesse.
Les juges ont été un peu moins sévères que le Parquet. Mais ils ont tout de même renvoyé derrière les barreaux trois des prévenus, pour deux ans pour la tête de réseau et son fournisseur, pour 18 mois pour l’un des revendeurs. Tous les trois à leur sortie de détention seront soumis à un sursis avec mise à l’épreuve.
Deux autres prévenus ont également été condamnés à de la prison ferme, peine qu’ils pourront effectuer sous le régime de la détention à domicile sous surveillance électronique dans la région parisienne pour l’un et à Dax pour le second. La jeune femme a elle aussi été condamnée à 10 mois de prison assortis d’un sursis probatoire.
❝ On dénombre en France 5 millions de consommateurs réguliers de cannabis et 600 000 de cocaïne pour un coût financier estimé à 3 milliards d’euros. Pour la société, cela représente un danger en termes de santé publique, de sécurité en raison des violences qu’engendrent ces trafics. REPRÉSENTANTE DU PARQUE