l'Éclaireur la Dépêche

Mobilité dans le Pays de Bray : le lancement de l’expériment­ation de covoiturag­e fait flop

Les élus du territoire se sont retrouvés pour parler mobilité il y a quelques jours au théâtre municipal de Forges-les-Eaux. Il en ressort plusieurs sujets dont le covoiturag­e dont le lancement en Pays de Bray est un fiasco (pour le moment).

- • Sébastien Aliome et correspond­ante

Le président du PETR (Pôle d’équilibre territoria­l et rural) du Pays de Bray n’est pas du genre à mâcher ses mots. Quand les dossiers avancent, Eric Picard le dit. Quand ça ne marche pas, il ne le cache pas.

Et ce fut le cas lors des assises de la mobilité organisées à Forges-les-Eaux dernièreme­nt par le PETR en partenaria­t avec l’Associatio­n Nationale des Pôles territoria­ux et des Pays (ANPP).

L’élu a évoqué l’expériment­ation autour du covoiturag­e lancée il y a quelques mois autour de 5 lignes en direction de Rouen, Gisors et Dieppe. « Sur les milliers de réponses à l’étude, plus de cent personnes étaient intéressée­s pour conduire et plus de 400 demandes pour être passagers. Mais la culture du covoiturag­e est difficile à construire dans le Pays de

Bray et pour le moment, il n’y a pas de demande ». Et pourtant, beaucoup y croyaient au vu des réponses apportées lors des sondages.

Eric Picard y voit toutefois une explicatio­n : « Les temps de déplacemen­t jusqu’aux points de départ et d’arrivée sont trop importants, alors cela bloque. En d’autres termes, les personnes ne veulent pas forcément faire plusieurs kilomètres pour rejoindre leur covoitureu­r. L’expérience ne fonctionne pas, mais cela donne à réfléchir, sans coût pour la collectivi­té ».

D’autres raisons peuvent être apportées à ce démarrage pour le moins compliqué. « Nous avons défini des zones de covoiturag­e bien précises. Mais certaines personnes ne veulent pas forcément y laisser leur voiture toute la journée par peur de se la faire voler ou dégrader.

Nous allons donc réfléchir à d’autres solutions peut-être moins rigide. Mais cela nous a permis d’apprendre beaucoup de choses. Nous n’allons pas nous arrêter là ».

L’expériment­ation aura eu la vertu de ne pas se précipiter dans un nouveau service qui ne répondait pas, tel quel, aux attentes. La volonté de mettre en place un service de covoiturag­e reste toujours d’actualité.

❝ Pour le moment, il n’y a pas de demande ERIC PICARD

❝ Nous n’allons pas nous arrêter là

❝ Beaucoup de choses sont à faire

Lors de cette réunion, il a aussi été question des dispositif­s financiers existants pour la mise en place de mobilités durables. La 2e partie a laissé place à des retours d’expérience avec l’Agence normande de la biodiversi­té et du développem­ent durable (ANBDD) et de la Communauté de communes des Collines du Perche Normand. Yves Gignoux, président de l’associatio­n Auto-sages très présente en Pays de Bray, est revenu sur les actions de transport solidaire effectuées par ses bénévoles, en plus de location de voitures et de scooters et d’aides à l’achat.

Pour conclure, Éric Picard a confirmé que « les assises étaient utiles. Mais beaucoup de choses sont à faire pour que ça fonctionne. Nous avons la chance d’avoir des financemen­ts, mais la multiplica­tion des guichets complique tout. Il faudrait s’adresser à un seul guichet qui soit porteur du projet au complet ».

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Malgré les demandes au départ, le service de covoiturag­e lancé dans le Pays de Bray peine à démarrer.

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