Benoit a créé la première plateforme pour répertorier les chats errants en France
Âgé de 28 ans et habitant à Rouen (Seine-Maritime), Benoit est développeur. Sur son temps libre, il a créé la première plateforme pour répertorier les chats errants en France.
En France, il y aurait près de 11 millions de chats errants. « Le chiffre est très probablement sous-évalué », lance d’emblée Benoit Mouly. Âgé de 28 ans et habitant à Rouen (Seine-Maritime), ce développeur a créé une plateforme pour s’attaquer directement à cette problématique. Le principe : répertorier tous les félins errants en France, les classifier et ainsi faciliter les campagnes de stérilisation des associations et des municipalités.
Benoit imagine tout, tout seul
Tout débute à Écalles-Alix, un petit village situé près d’Yvetot où Benoit a grandi. Sensible à la cause animale, le Normand a toujours voulu s’impliquer. « Le problème, c’est qu’il n’y avait pas d’association dans les parages, et le nombre de chats errants commençait à augmenter », explique-t-il. Et cela peut aller très vite !
Sur son temps libre, Benoit se donne cette mission. Il imagine alors les prémices de son futur projet : une plateforme numérique, baptisée Kappze, sur laquelle sont recensés l’ensemble des chats errants du village. Il s’occupe de les répertorier, et en découvre un total de 48. La mairie est mise au courant.
« C’était comme un Pokédex. Chaque chat avait sa fiche et sa photo, avec des informations comme son sexe et s’il était stérilisé ou non »
détaille Benoit Moulycréateur de la plateforme Kappze.
Il contacte alors l’association Respect de l’Animal et de la Nature, à Berville-en-Caux et ensemble, ils parviennent à les attraper afin de stériliser les femelles et contenir la croissance de la colonie. « C’est assez simple de les trouver. Généralement, ils se retrouvent là où il y a à manger et à boire et forment des colonies »,
explique-t-il.
Ce fichage et la création de cette plateforme lui prennent environ cinq mois de son temps, entre 2022 et 2023. « Ça m’amusait. Je trouvais aussi intéressant de faire des statistiques, notamment sur le pourcentage de chats errants stérilisés dans un secteur dans une logique de faciliter les campagnes de stérilisation », explique celui qui opère de façon bénévole.
Mettre en relation associations, mairies et habitants
En déménageant à Rouen pour son travail, Benoit se rend compte que gérer la colonie d’Écalles-Alix à distance n’est pas simple. Il décide de pousser sa plateforme en l’ouvrant à toute la population. L’idée : permettre à n’importe qui, où qu’il se trouve, de recenser un chat errant et ainsi former une grande base collaborative.
« Notre plateforme centralise les informations, facilite la coordination entre acteurs et optimise les actions sur le terrain » explique Benoit Mouly.
Comment fonctionne la plateforme ? Kappze offre la possibilité aux mairies et aux associations de s’inscrire. Ensuite, un code d’accès par territoire est communiqué aux habitants de la commune.
Ainsi, dès lors qu’une personne rencontre un chat errant, elle peut faire un signalement sous la forme d’une fiche d’informations (sexe du chat, stérilisé ou non, race, âge, commentaires divers, etc.) qui remonte à l’administrateur, soit la mairie ou bien l’association en charge. Une fois la fiche validée, l’animal est ajouté à la base de données.
En quelques mois, le projet a bien grandi, et les nuits blanches ont été nombreuses pour atteindre à ce résultat. Benoit a tout conçu seul. Et dans un futur proche, « d’ici à plusieurs semaines », le développeur va lancer l’application Kappze sur téléphone. Il souhaite ainsi incorporer de nouvelles fonctionnalités.
Proposer un outil gratuit
L’outil est gratuit, et c’est une volonté de Benoit. « Je sais que les associations sont en galère sur la question des financements. Il n’était pas question de les faire payer. Et faire payer les mairies, ça induisait de l’argent public et je sais que tout le monde n’est pas sensible à cette cause », justifie le développeur.
Pour se rémunérer, Benoit a imaginé un système de don, accessible depuis le site. Il espère, pourquoi pas, le soutien d’investisseurs privés afin de poursuivre le développement de sa plateforme. « Mon idée de base, ce n’est pas d’être rentable. C’est juste d’aider, à mon niveau », note-t-il.
Aujourd’hui, le Rouennais cherche surtout à se faire connaître auprès des municipalités et des associations, mais aussi de la population pour étendre son réseau et ainsi parvenir à recenser les chats errants en France. Le tout en rendant cette pratique efficace et bienveillante.