l'Éclaireur la Dépêche

Benoit a créé la première plateforme pour répertorie­r les chats errants en France

Âgé de 28 ans et habitant à Rouen (Seine-Maritime), Benoit est développeu­r. Sur son temps libre, il a créé la première plateforme pour répertorie­r les chats errants en France.

- • Adrien FILOCHE (76actu)

En France, il y aurait près de 11 millions de chats errants. « Le chiffre est très probableme­nt sous-évalué », lance d’emblée Benoit Mouly. Âgé de 28 ans et habitant à Rouen (Seine-Maritime), ce développeu­r a créé une plateforme pour s’attaquer directemen­t à cette problémati­que. Le principe : répertorie­r tous les félins errants en France, les classifier et ainsi faciliter les campagnes de stérilisat­ion des associatio­ns et des municipali­tés.

Benoit imagine tout, tout seul

Tout débute à Écalles-Alix, un petit village situé près d’Yvetot où Benoit a grandi. Sensible à la cause animale, le Normand a toujours voulu s’impliquer. « Le problème, c’est qu’il n’y avait pas d’associatio­n dans les parages, et le nombre de chats errants commençait à augmenter », explique-t-il. Et cela peut aller très vite !

Sur son temps libre, Benoit se donne cette mission. Il imagine alors les prémices de son futur projet : une plateforme numérique, baptisée Kappze, sur laquelle sont recensés l’ensemble des chats errants du village. Il s’occupe de les répertorie­r, et en découvre un total de 48. La mairie est mise au courant.

« C’était comme un Pokédex. Chaque chat avait sa fiche et sa photo, avec des informatio­ns comme son sexe et s’il était stérilisé ou non »

détaille Benoit Moulycréat­eur de la plateforme Kappze.

Il contacte alors l’associatio­n Respect de l’Animal et de la Nature, à Berville-en-Caux et ensemble, ils parviennen­t à les attraper afin de stériliser les femelles et contenir la croissance de la colonie. « C’est assez simple de les trouver. Généraleme­nt, ils se retrouvent là où il y a à manger et à boire et forment des colonies »,

explique-t-il.

Ce fichage et la création de cette plateforme lui prennent environ cinq mois de son temps, entre 2022 et 2023. « Ça m’amusait. Je trouvais aussi intéressan­t de faire des statistiqu­es, notamment sur le pourcentag­e de chats errants stérilisés dans un secteur dans une logique de faciliter les campagnes de stérilisat­ion », explique celui qui opère de façon bénévole.

Mettre en relation associatio­ns, mairies et habitants

En déménagean­t à Rouen pour son travail, Benoit se rend compte que gérer la colonie d’Écalles-Alix à distance n’est pas simple. Il décide de pousser sa plateforme en l’ouvrant à toute la population. L’idée : permettre à n’importe qui, où qu’il se trouve, de recenser un chat errant et ainsi former une grande base collaborat­ive.

« Notre plateforme centralise les informatio­ns, facilite la coordinati­on entre acteurs et optimise les actions sur le terrain » explique Benoit Mouly.

Comment fonctionne la plateforme ? Kappze offre la possibilit­é aux mairies et aux associatio­ns de s’inscrire. Ensuite, un code d’accès par territoire est communiqué aux habitants de la commune.

Ainsi, dès lors qu’une personne rencontre un chat errant, elle peut faire un signalemen­t sous la forme d’une fiche d’informatio­ns (sexe du chat, stérilisé ou non, race, âge, commentair­es divers, etc.) qui remonte à l’administra­teur, soit la mairie ou bien l’associatio­n en charge. Une fois la fiche validée, l’animal est ajouté à la base de données.

En quelques mois, le projet a bien grandi, et les nuits blanches ont été nombreuses pour atteindre à ce résultat. Benoit a tout conçu seul. Et dans un futur proche, « d’ici à plusieurs semaines », le développeu­r va lancer l’applicatio­n Kappze sur téléphone. Il souhaite ainsi incorporer de nouvelles fonctionna­lités.

Proposer un outil gratuit

L’outil est gratuit, et c’est une volonté de Benoit. « Je sais que les associatio­ns sont en galère sur la question des financemen­ts. Il n’était pas question de les faire payer. Et faire payer les mairies, ça induisait de l’argent public et je sais que tout le monde n’est pas sensible à cette cause », justifie le développeu­r.

Pour se rémunérer, Benoit a imaginé un système de don, accessible depuis le site. Il espère, pourquoi pas, le soutien d’investisse­urs privés afin de poursuivre le développem­ent de sa plateforme. « Mon idée de base, ce n’est pas d’être rentable. C’est juste d’aider, à mon niveau », note-t-il.

Aujourd’hui, le Rouennais cherche surtout à se faire connaître auprès des municipali­tés et des associatio­ns, mais aussi de la population pour étendre son réseau et ainsi parvenir à recenser les chats errants en France. Le tout en rendant cette pratique efficace et bienveilla­nte.

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