Un homme condamné après avoir poignardé deux personnes
L’homme qui avait poignardé deux personnes à Sion-les-Mines au début du mois de février, a été condamné, le 14 mars par le tribunal correctionnel de Nantes.
Le trentenaire qui avait poignardé deux personnes à Sionles-Mines, en février dernier après une soirée alcoolisée qui avait dégénéré a été condamné en comparution immédiate le jeudi 14 mars par le tribunal correctionnel de Nantes.
Dans la nuit du 5 au 6 février, une dispute avait en effet éclatée dans un domicile : deux personnes, un père et son fils, avaient été blessées. À l’hôpital, une perforation du poumon avait été diagnostiquée à un homme âgé de 26 ans : il s’était vu prescrire 45 jours d’interruption totale de travail (ITT).
Quelques heures plus tard, l’auteur des coups de couteau avait été interpellé et placé en détention provisoire dans la foulée. Il avait d’ailleurs fait une demande de remise en liberté une semaine plus tard. Mais cette dernière lui avait été refusée : il fallait le « protéger des représailles de ses victimes », avait considéré le juge.
Un dossier « parole contre parole »
Dans ce dossier où « c’est parole contre parole », de l’aveu-même de la présidente du tribunal, la soirée avait pourtant bien commencé : dans le bar de la commune où il s’était rendu avec sa femme, l’auteur des faits avait sympathisé avec les deux victimes. À la fermeture du bar, ils avaient décidé de regagner ensemble le domicile des deux hommes pour « prolonger » la soirée.
Les deux hommes auraient alors « adopté un comportement assez lourd » avec la femme du prévenu. Ce dernier, admet être « paranoïaque »,
s’était alors persuadé d’être tombé « dans un plan pour violer ma femme ».
Il avait alors sorti de sa poche un « couteau à saucisson avec une lame de 9 centimètres »,
qu’il avait brandi pour tenir ses rivaux « à distance ».
« Ils ne voulaient pas me lâcher, ils m’ont tabassé pendant 30 minutes », explique l’homme originaire de Laval. S’il n’avait pas asséné les coups de couteau, il serait « mort enterré », demeure-t-il convaincu.
Un « grand numéro de Calimero »
Une version largement démentie par les deux victimes, qui n’étaient pas présentes à l’audience : selon leur avocate, c’est bien le Mayennais qui s’est
« énervé » et ils ont simplement voulu « essayer de le calmer » - même s’ils reconnaissent lui
« avoir porté des coups ».
Leur avocate dénonce d’ailleurs le « grand numéro de Calimero » du prévenu, « dont l’état psychologique est très fragile ».
Mais pour Me Claire Baudouin, l’avocate du prévenu, cette agression du père et du fils était « réelle » et « injustifiée ». La réponse de son client n’était donc rien d’autre qu’un
« acte de défense immédiat et nécessaire à sa protection », « parfaitement proportionné à l’attaque subie ».
Elle avait donc dans ces conditions plaidé une relaxe pour
« légitime défense ».
Mais ses violences étaient
« très disproportionnées »,
selon la procureure de la République.
Elle avait donc requis trois ans d’emprisonnement : le trentenaire a déjà été condamné dix-huit fois.
Le tribunal correctionnel de Nantes a finalement prononcé 30 mois de prison ferme pour le prévenu. Il aura, à sa sortie de détention, interdiction d’entrer en contact avec les victimes, de paraître à Sion-les-Mines et de détenir une arme. Les dommages et intérêts alloués aux parties civiles seront eux arrêtés lors d’une audience ultérieure.