L'Éclaireur de Châteaubriant

Après un test « faux positif » au cannabis, un automobili­ste est relaxé

- • GF (PressPeppe­r)

Alors qu’il avait fait l’objet d’une suspension de permis de conduire, après avoir été victime, selon lui, d’un « faux positif », le jeune automobili­ste de Pannecé a été relaxé.

Mercredi 13 mars, le tribunal correction­nel d’Angers a finalement relaxé le jeune automobili­ste de Pannecé qui avait fait l’objet d’une suspension de permis de conduire après avoir été victime, selon lui, d’un « faux positif » lors d’un contrôle routier à Chaudefond­s-sur-Layon.

Le jeune homme avait en fait été déclaré positif « au cannabis et à la cocaïne » alors qu’il n’a « jamais consommé de stupéfiant­s de sa vie ». Ce technicien frigoriste itinérant de 21 ans avait donc fait l’objet le 16 février 2023 d’une suspension de permis de six mois par la préfecture de Maine-et-Loire.

Pour prouver sa « bonne foi », le jeune de Pannecé s’était pourtant « immédiatem­ent » rendu en pharmacie pour acheter un test salivaire après le contrôle des gendarmes. Celuici s’était alors révélé négatif.

« Stupéfait » que le résultat du test salivaire des gendarmes ait malgré tout été confirmé par le centre hospitalie­r universita­ire d’Angers, ce jeune « sans antécédent­s » s’était ensuite rendu au laboratoir­e ChemTox, dirigé par un expert judiciaire à la Cour d’appel de Colmar et à la Cour de cassation, pour procéder à des prélèvemen­ts capillaire­s. Celle-ci s’était alors révélée à son tour négative.

Recours contre l’État pour être indemnisé

Le procureur de la République d’Angers avait néanmoins fait condamner l’automobili­ste par simple ordonnance pénale, une procédure non publique qui se tient en l’absence du prévenu : le juge peut statuer dans ce cadre si les faits sont « simples » et « certains », dit la loi.

Le jeune technicien frigoriste avait par conséquent fait opposition à cette ordonnance pénale pour être jugé en audience publique, et il a eu raison : le juge angevin a finalement prononcé « la nullité de l’analyse toxicologi­que » des gendarmes et a relaxé le prévenu des poursuites engagées contre lui. Cette décision de justice est à présent définitive puisque le parquet n’en a pas fait appel, a dit à PressPeppe­r son avocat.

Me Arnaud Bernard (Avocatlant­ic), spécialisé dans le contentieu­x routier, va donc à présent introduire un nouveau recours devant le tribunal administra­tif de Nantes pour que son client soit indemnisé du « préjudice subi » par cette suspension de permis « totalement injustifié­e ».

Il avait à vrai dire déjà saisi en référé la juridictio­n administra­tive juste après les faits, en référé, une procédure d’urgence, mais il avait alors été débouté. L’avocat avait également demandé en parallèle au parquet d’Angers de comparaîtr­e « dès que possible » pour atténuer l’impact de cette suspension de permis, mais cela n’avait « pas été possible »... Son client avait donc été jugé un an après les faits qui lui étaient reprochés.

Un formulaire « incompréhe­nsible »

« Le but n’est pas de battre monnaie : il s’agit d’une question de principe », explique Me Arnaud Bernard. « Subir une injustice est une chose, mais se heurter au refus de l’administra­tion d’étudier dans le détail un dossier en est une autre. »

De façon générale, l’avocat nazairien conseille aux automobili­stes qui s’estiment victimes d’un « faux positif » aux stupéfiant­s de bien « exiger » une analyse sanguine auprès des gendarmes et non pas de se contenter de l’analyse salivaire « moins fiable » qui leur est proposée.

« Une analyse sanguine est gratuite et n’implique pas de garde à vue », rappelle Me Arnaud Bernard. « Elle est surtout beaucoup plus fiable et évite bien des complicati­ons... » L’avocat met aussi en garde les automobili­stes contre « le formulaire incompréhe­nsible des forces de l’ordre par le commun des mortels ». « Il faut dire clairement que l’on souhaite bénéficier de la prise de sang », insiste l’avocat de Saint-Nazaire.

« Le procès-verbal de constat de conduite après usage de produits stupéfiant­s ne vaut qu’à titre de simple renseignem­ent pour un juge », rappelle en effet Me Arnaud Bernard. « De même, le rapport d’analyse toxicologi­que [des gendarmes ou des policiers, NDLR] constitue un élément dont la valeur probatoire est laissée à la libre appréciati­on du juge... Il existe de faux positifs, Drogues Info Service l’explique parfaiteme­nt. »

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©Illustrati­on Police Nationale 62 Un jeune homme de Pannecé (Loire-Atlantique) affirmait avoir été victime d’un faux positif lors d’un contrôle de gendarmeri­e en février 2023. Il a été relaxé.

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