L'Éclaireur de Châteaubriant

Elle accompagne les patients en fin de vie

Dans son cabinet La douce métamorpho­se, installé à Héric, Anne-Sophie Guimard accompagne les personnes en fin de vie, les aidant à dépasser leurs peurs et en faisant le deuil de tout ce qu’ils ont vécu.

- • Audrey Desnos ■ Contacter : 06 70 07 06 84 ; contact@ladoucemet­amorphose.com ; ladoucemet­amorphose.com

« Quand une personne part sereinemen­t, le deuil est plus facile à faire », explique Anne-Sophie Guimard. À 40 ans, cette infirmière a ouvert en novembre son cabinet à Héric, en tant qu’accompagna­trice en fin de vie.

Nommé La douce métamorpho­se, ce cabinet propose des outils et techniques pour « traverser avec sérénité et apaisement cette période ».

Prendre soin des autres

Cela fait 18 ans qu’AnneSophie Guimard exerce en tant qu’infirmière dans différents structures et services.

À la suite de la période Covid, le rythme de ce métier est devenu fatigant et demandait beaucoup de sacrifices. « On a dû gérer beaucoup de décès, mettre les corps de nos résidents dans des housses. Les familles n’étaient même pas présentes », raconte-t-elle.

Mais Anne-Sophie Guimard a toujours été intéressée par la fin de vie et était portée par l’envie de prendre soin des autres d’une autre manière.

Elle a alors effectué une multitude de formations, qui lui ont fait découvrir d’autres méthodes comme celle du Canada et d’autres outils, comme les huiles essentiell­es.

Faire le deuil d’une vie

Depuis avril, elle travaille à mi-temps au SSIAD (Service de soins infirmiers à domicile) à Nort-sur-Erdre, ce qui lui permet aussi d’exercer l’accompagne­ment en fin de vie.

Anne-Sophie Guimard rencontre d’abord la personne en fin de vie, à son cabinet, à domicile ou dans des services.

Ensemble, patient et accompagna­trice vont aborder la façon de dépasser ses peurs et de faire le deuil de sa vie.

Grâce à ses formations, la praticienn­e a plusieurs propositio­ns qui peuvent s’adapter. « Cela passe par la bienveilla­nce, l’écoute, les massages, la diffusion d’huiles, des chants et des instrument­s », détaille Anne-Sophie Guimard.

Le nombre et la durée des séances varient d’une personne à l’autre. Anne-Sophie Guimard accompagne également les proches de la personne qui va partir.

Parler librement de la mort

« Le contraire de la mort n’est pas la vie, c’est la naissance. Et comme pour cet événement, on doit être entouré d’un corps médical », justifie-t-elle. L’infirmière considère sa nouvelle activité comme « quelque chose d’innovant » .

La mort est encore un sujet particuliè­rement tabou dans notre société. On va souvent à l’essentiel et on ne prend pas le temps de vivre ces derniers moments ou de dire le plus important.

« Tous les décès ne sont pas prévisible­s. Mais pour ceux qui vont arriver, il faut les aider à partir légers », insiste Anne-Sophie Guimard.

❝ Dans les Ehpad, les services d’état végétatif chronique et soins palliatifs, croiser la mort est un quotidien. ANNE-SOPHIE GUIMARD, ACCOMPAGNA­TRICE EN FIN DE VIE

❝ La fin de vie, ce n’est pas obligatoir­ement les derniers jours. ANNE-SOPHIE GUIMARD

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