Assemblée générale très agitée au La Baule tennis club
L’assemblée générale du La Baule tennis club s’est réunie pendant 6 h samedi 27 janvier pour élire deux nouveaux représentants au comité dans une ambiance délétère.
« Je suis un peu outrée d’assister à cette assemblée générale, on a l’impression d’être à un procès alors qu’on est dans un milieu associatif, vous êtes en train de prendre en otage les membres de l’AG. » Catherine Gallot, présidente du Comité départemental de tennis et vice-présidente de la Fédération française de tennis, donne de la voix ce samedi 27 janvier au La Baule tennis club (LBTC).
Depuis plus d’une heure, les prises de parole sur la mauvaise gestion du personnel de la présidence affluent, et les 70 personnes présentes dans la salle de réunion annuelle multiplient les applaudissements et les huées. Les élections des nouveaux membres du bureau semblent être relayés au second rang.
Dès 10 h, l’entrée de l’assemblée est filtrée, les identités sont vérifiées, et la tension commence à monter. Le comité d’administration, présidé par Jean-Philippe Rault, présente fièrement le rapport d’activité de l’année 2023 «où l’on recense un résultat excédentaire de 8 000 euros ».
L’aspect financier passé en revue, le groupe « Nouveau souffle pour LBTC », composé de membres de l’AG qui s’oppose à la présidence, s’attaque au bilan moral.
«Il y a eu des départs de salariés auxquels vous n’avez pas donné suite », avance JeanPhilippe Choinel, présent au club depuis des dizaines d’années, en visant Jean-Philippe Rault.
« Marre d’être surveillés en permanence »
Carnet en main, il s’empare du micro et embraye : « Y a-til des salariés qui travaillent sans contrat à l’heure actuelle ? » Les dossiers sont mis sur la table. «J’ai des documents qui attestent qu’une employée en charge du bar du 26 septembre au 31 décembre 2023 n’a signé son contrat que le 18 novembre », poursuit-il.
Le président Rault répond avec fermeté : « Aujourd’hui tous les salariés sont sous contrat, déclarés à l’Urssaf avant chaque embauche, mais effectivement il y a eu des contrats signés en retard. En ce qui concerne la situation que vous évoquez, un contrat a été proposé plusieurs fois, n’a pas reçu de suite, et a dû être refait, car il présentait quelques anomalies. »
Gilles Gerardin, lui aussi membre du collectif d’opposition, mentionne des complications liées à d’anciens agents d’entretien : «Trois jardiniers travaillaient au club depuis des années, ils m’ont dit il y a quelques mois qu’ils ne supportaient plus leurs conditions de travail, qu’ils en avaient marre d’être surveillés en permanence, vous leur avez même demandé de rapporter l’activité des profs de tennis. »
Jean-Philippe Rault rétorque : « Quand ces trois employés étaient au club, nous avons mis en place un cadre de travail qu’ils n’ont pas apprécié. L’un d’eux a démissionné, rejoint ensuite par son ancien compère, tandis que le dernier a été licencié pour faute grave après m’avoir agressé verbalement. Voilà comment cela s’est passé. »
Christophe Mathieu, élu délégué aux sports, et Sophie Douchin, conseillère municipale à la participation citoyenne représentaient la mairie bauloise à l’AG, et se sont dits « déçus » par la tournure des évènements
Renverser la hiérarchie par le vote
Les minutes passent et les esprits s’échauffent. Une partie de la salle semble dévouée à la cause de la présidence, et l’autre s’y oppose. C’est alors qu’intervient Stéphane Izrael, leader de Nouveau Souffle : « Il y a 15 salariés au club actuellement, on en dénombre un en absence injustifiée qui n’a pas de contrat, deux en arrêt de travail et un autre suspendu. »
Pour « rétablir l’ordre », le groupe d’opposants espérait combler les quatre places laissées vacantes par des membres sortants du comité, mais se heurte à un refus : « Le comité a voté le 8 janvier le passage de 4 à 2 nouveaux membres parce qu’il souhaite gérer le club comme il le souhaite. On n’est plus sur une AG où les membres décident qui va rentrer », attaque Stéphane Izrael, avant d’interroger la présidence : «Refusez-vous de donner à l’assemblée générale le pouvoir d’ouvrir le comité à plus de monde ? »
Réponse de Jean-Philippe Rault : «Oui, aujourd’hui je refuse, conformément aux statuts en vigueur. »
Un verdict surprenant
Après 3 heures de débat, 1 h 45 de vote et 1 h 15 de comptage des voix, le verdict, contrôlé exceptionnellement par un huissier de justice, est tombé à 16 h. Les bilans d’activité et financier sont approuvés, mais les nouveaux membres du comité ne sont pas élus : « 165 votes (avec les procurations -NDLR-) ont été comptabilisés, Quintin Hill (membre de Nouveau Souffle) est premier avec 83 voix, Stéphane Izrael second avec 82 voix, ex aequo avec Jean-Marie Oulaid ».
Le président est formel : «Dans ces conditions, il va y avoir des recours, une réunion de comité, on est incapables de dire qui va être élu. »
« Des départs de salariés auxquels vous n’avez pas donné suite »