L'Écho de l'Armor et de l'Argoat

Exposition Survoir : les photograph­ies de Stephen Dock, ancien reporter de guerre

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Jusqu’au 30 juin, la galerie Livandour dévoile les oeuvres du célèbre photograph­e, ancien reporter de guerre, Setphen Dock qui a été accueilli l’hiver dernier à Saint-Connan en résidence. Le public pourra aussi découvrir les photograph­ies en noir et blanc réalisées par un groupe d’élèves du lycée Rosa Parks encadré par l’artiste, dans le cadre de cette résidence.

La résidence avec les élèves de Rosa Parks

Une quinzaine d’élèves de la seconde AEPA (Animation, Enfance et Personnes âgées) du lycée Rosa Parks de Rostrenen ont rencontré l’ancien reporter de guerre au Musée de la Résistance en Argoat. Ils ont vu le film qui retrace la vie des jeunes maquisards installés dans le bois de Coat-Mallouen en 1944, puis ils se sont rendus sur place en sa compagnie.

Stéphen Dock a partagé avec les jeunes de Rosa Parks son expérience d’ancien reporter de guerre, parti à l’âge de 20 ans, en 2009, au Mali, en Irak, dans la bande de Gaza puis en Syrie. Mais surtout, il leur a proposé une réflexion sur la trace et la mémoire, à travers sa propre interrogat­ion sur le statut du photograph­e, 10 ans après le début de sa carrière.

Donner forme à une vibration

« Chaque lieu porte en lui son passé ou plutôt ses passés multiples et successifs qui le façonnent au fur et à mesure du temps. Comme nous, êtres humains, les lieux se forgent leur identité à travers des épisodes plus ou moins douloureux, heureux, tout comme au travers de ses traumatism­es ou autres stigmates » a expliqué Stéphen Dock aux élèves de Rosa Parks « Le maquis qui s’installe dans la forêt de Coat-Mallouen en juillet 1944, ainsi que la bataille qui s’ensuit, ont laissé des traces invisibles et pourtant profondéme­nt ancrées. L’ensemble de ces traces forme une empreinte qui peut être ressentie par des vibrations. Ces énergies vibratoire­s ne sont pas palpables, ni évidentes. Cependant, on peut tous faire ce constat simple : notre ressenti est différent selon l’endroit où l’on se trouve. Mon travail consiste à donner forme à ces vibrations, à tenter de les rendre visibles. »

Dans les bois de Coat-Mallouen

Stephen Dock, qui s’interroge sur la surconsomm­ation d’images de guerre, a décidé de s’attacher plutôt aux traces que laissent les conflits, les états de guerre sur les lieux et les personnes. Equipé d’un lourd matériel, chambre photograph­ique et trépied, il a réalisé de superbes vues dans les bois du maquis de Coat-Mallouen. Le résultat, des clichés puissants, des entrelacs chaotiques formant une trame, un tissu de bois que l’on peut presque ressentir physiqueme­nt « Ici, la nature est sans limites, trouver le bon cadre, sans les repères habituels, n’est pas forcément facile » a-t-il confié.

Stephen Dock sera présent aux prochaines Rencontres de la Photograph­ie d’Arles où il présentera son travail de réinterpré­tation de ses archives photograph­iques. Une exposition nommée «Échos» (stephendoc­k.com).

■ Pratique. Exposition jusqu’au 30 juin à la galerie Livandour. Entrée libre ; le mercredi et le dimanche, de 14 h à 18 h ou sur rendezvous. Contact : Pôle de l’Etang Neuf : 02 96 47 17 66.

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