L'Écho de l'Armor et de l'Argoat

5 conseils essentiels pour réussir son potager

Comment bien démarrer son potager pour obtenir de beaux fruits et légumes ? Manuel Ruiz, producteur­s de légumes bio dans son potager de Kervaudry, à Pommerit-le-Vicomte, partage ses bons conseils.

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Le mois de mai est idéal pour lancer son potager. « C’est l’époque où les saints de glace sont passés, il n’y a plus de risque de gel, on peut donc planter dehors des courges, courgettes, salades, carottes, betteraves, panais, etc. », confirme Manuel Ruiz, producteur de légumes bio à Pommeritle-Vicomte.

Il nous livre ses cinq conseils de base pour réussir son potager et obtenir de beaux légumes.

1) Bien préparer et planifier son potager

« L’idéal est de s’y prendre un mois à l’avance. Il faut détruire les mauvaises herbes qui ont poussé pendant l’hiver, il faut ameublir la terre. Si l’on peut trouver du fumier ou du compost, c’est le moment d’en épandre. On peut le faire régulièrem­ent par la suite.

Planifier son potager et organiser les différente­s surfaces est important, plutôt qu’improviser.

Un des principes importants est la rotation des cultures, pour éviter les problèmes sanitaires. Il ne faut ne pas laisser les mêmes légumes aux mêmes endroits dans le jardin.

Il faut garder des traces de ce que l’on a fait l’année d’avant. Si je plante des patates à un endroit, il faut attendre quelques années avant de les remettre au même endroit.

Les nuisibles, qui s’attaquent à certains légumes, ont une forme dormante l’hiver. Si à leur réveil, ils retrouvent le même légume, cela facilite leur tâche. Le fait d’organiser une rotation des zones de culture permet donc d’éviter que ces insectes, germes et champignon­s aient un accès facile aux légumes auxquels ils s’attaquent naturellem­ent. »

« L’autre conseil de base important, c’est d’acheter des semences de qualité, et fraiches. Ne pas garder de vieux lots de semences. Il faut acheter chez un bon semencier. Je pense au site “Germinance”, sur internet, qui propose de très bonnes semences bio.

La qualité et la fraîcheur de la semence sont fondamenta­les. On peut aussi s’amuser à faire des semences soi-même, en utilisant les graines de certains légumes. Mais il faut faire attention à certaines variétés, qui peuvent s’hybrider dans la nature. Certains veulent par exemple garder les graines de courges, parce qu’elles sont belles. Mais les pollens qui vont les fertiliser ne donneront pas forcément une courge au final. Certains ne posent pas de problème, comme le haricot vert, le haricot coco ou la tomate non hybride, où il n’y a pas de pollinisat­ion extérieure. Il faut toujours garder des graines fraîches, qui donneront beaucoup plus facilement de beaux légumes. »

3) Garder une bande de terre autour de son potager

« Je conseille de ne pas garder trop d’herbe autour du potager. Il faut conserver une bande de terre nettoyée, un peu travaillée tout autour, pour se protéger des limaces et escargots qui vivent dans les herbes, et qui peuvent causer de gros dégâts sur les cultures. L’idéal est d’avoir une bande de terre d’un mètre environ, tout autour du potager. Ainsi les limaces ne pourront pas s’y cacher, et les oiseaux pourront venir naturellem­ent les prendre sur la terre. »

4) Voiler les cultures sensibles

« Beaucoup de dégâts sur les légumes sont dus à des insectes volants. Il faut donc protéger les légumes avec des voiles de protection.

C’est une technique que l’on utilise beaucoup dans le bio, car elle permet de protéger les cultures naturellem­ent, au lieu de les pulvériser avec des produits chimiques.

Ces voiles permettent de les protéger de certains papillons, comme la piéride du chou. Il y a différents voiles, certains que l’on utilise plutôt en début d’année, car ils sont réchauffan­ts, d’autres qui sont uniquement anti-insectes, et que l’on peut utiliser en pleine saison, car ils ne créent pas trop de chaleur. Les cultures les plus sensibles aux insectes sont la carotte, le navet, le radis… Il faudra vraiment les voiler pour bien les protéger. »

5) Utiliser des plants plutôt que des graines, pour optimiser la réussite

«Ce sera plus facile d’avoir du résultat dans son potager en faisant du repiquage de plant. Si tu mets une graine en terre directemen­t, ce sera plus compliqué, plus aléatoire. Il faut être plus pointu.

Quand on sème des graines de carotte par exemple, il faut avoir en tête qu’elles seront en concurrenc­e, pour grandir, avec les mauvaises herbes, qui sont de véritables Formules 1 de la nature, qui vont pousser dix fois plus vite que la carotte. Alors que si tu mets en terre un plant qui a déjà six semaines, il a déjà pris toute cette avance sur la mauvaise herbe, qui sera au stade zéro de son développem­ent. Il y a donc beaucoup plus de chance de réussite. Pour les débutants, je conseiller­ais donc de démarrer avec du repiquage de plants. L’inconvénie­nt étant que les plants sont plus chers que les graines, évidemment. »

•Édouard

Propos recueillis par KERFRIDEN

■ Potager de Kervaudry à Pommerit-le-Vicomte. Produits de la ferme, issus de l’agricultur­e biologique. Vente de légumes frais bio. Manuel Ruiz vend sur le marché bio de Pabu, toute l’année, le mardi, de 16h à 19h. Vente en direct à la Ferme de Kervaudry le jeudi, de 16h à 18h30. Pour plus d’informatio­ns : 06 02 22 45 81 ou sur la page Facebook « Le potager de Kervaudry ».

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