L'Action Républicaine

Une mitraillet­te, la porte d’un cachot : l’exposition de l’anniversai­re de la Libération se prépare

Harold Huwart a présenté deux pièces historique­s qui seront présentées au public en octobre. Le maire en profite pour relancer un appel aux dons (ou prêts) d’objets du quotidien de l’époque.

- • Valentin MAUDUIT

Dans le hall de la salle des Colonnes de Nogent-le-Rotrou, sous tous les noms des soldats disparus, deux pièces historique­s : une mitraillet­te et la porte d’un cachot.

Deux objets retrouvés par Harold Huwart, maire, l’un dans son grenier (la mitraillet­te) et l’autre... dans les sous-sols de la mairie. Ils seront présentés dans une exposition lors du week-end (4, 5 et 6 octobre) consacré aux festivités sur le 80e anniversai­re de la Libération.

Une collecte de souvenirs

Mais deux pièces (aussi historique­s soient-elles) ne suffiront pas à construire une exposition. « Nous relançons l’appel à contributi­on. Le nombre de témoins de cette période diminue, il est donc important de collecter des souvenirs qui témoignent de cette époque », précise le premier édile de Nogent-le-Rotrou.

Gilles Cordier, directeur des affaires culturelle­s, était bien rentré en contact avec deux personnes qui lui proposaien­t un drapeau américain de l’époque, avec 48 étoiles, et toute une collection Coca-Cola. « Mais j’ai perdu le contact de ces deux généreux donateurs », regrette-t-il.

Gabriel Herbelin mis à l’honneur

A travers cette exposition, « nous voulons retracer la période de l’occupation. Expliquer comment un pays se relève de ces événements ».

C’est aussi l’occasion de rendre hommage « à ceux qui se sont battus et sont morts pour Nogent-le-Rotrou ». Le maire pense ici à Eugène Chauvin, ancien pharmacien place Saint-Pol et maire de Nogent-leRotrou (élu en 1936). « Il a été arrêté par les Allemands ».

Gabriel Herbelin est un autre personnage important de l’histoire de la libération nogentaise, et sera également mis en avant ! « C’était un personnage assez autoritair­e, c’est lui qui a eu l’idée de créer le Maquis de Plainville. Il n’hésitait pas d’ailleurs à se pointer en réunion avec son flingue. »

Un cachot à la mairie

Dans son grenier personnel, Harold Huwart a retrouvé des papiers qui concernaie­nt son grand-père et un certain Gabriel Herbelin. Dedans, il était notifié qu’un cachot existait en dessous de la mairie...

« Quand j’en parlais aux personnels, personne n’était au courant », s’amuse l’élu. Alors, il est allé en personne dans les caves en sous-sol, une porte mystérieus­e s’est alors dressée face à lui : celle qui menait au cachot.

« A la mairie, c’était surtout les rétentions administra­tives. Etaient arrêtés ceux qui étaient réfractair­es au STO (Service du travail obligatoir­e, ndlr), les déportés, les otages. Et c’est un souvenir émouvant, car mon grand-père y a été fait prisonnier. »

Un endroit qui a vu passer bien des vies, « et certaines ne sont pas revenues ». Pour Harold Huwart, cette porte, c’est aussi « une manière de prouver aux jeunes génération­s que la déportatio­n n’est pas quelque chose que l’on voit à la télévision ».

Une mitraillet­te Sten MK2

Quant à la mitraillet­te Sten MK2 retrouvée dans son grenier, elle appartenai­t aussi à Gabriel Herbelin... avant qu’il ne la donne à Robert Huwart. « C’était lors du putsh général d’Alger. Les préfecture­s distribuai­ent des armes, et les anciens résistants ressortaie­nt les leurs.

Deux pièces qui garniront parfaiteme­nt l’exposition prévue en octobre. Des médiations sont d’ailleurs prévues pour les scolaires afin d’avoir une visite améliorée et commentée.

»L’exposition sera prévue en trois temps avec l’histoire de la vie nogentaise, des aquarelles de la famille d’Eugène Chauvin (encore stockées à la pharmacie) et les objets du quotidien de cette époque« , présente Gilles Cordier.

Pour la dernière catégorie, ils ont besoin d’un coup de pouce de la part des habitants...

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