Kiteboarder

LA MÉMOIRE ET LE MAIRE

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Philippe Caizergues est connu pour plusieurs raisons. Il est le père du kiteur le plus rapide du monde : Alexandre Caizergues. Normal, il a toujours été un amateur de sports de glisse avec un petit penchant pour la vitesse. Mais Philippe est aussi un acteur important de la vie politique locale. Il a été maire de Port-SaintLouis de 1989 à 2004. il a été au conseil Général pendant 12 ans. Aujourd’hui à 70 ans, il est adjoint aux finances de la ville, il exerce toujours comme dentiste mais dès que le plan d’eau se ride et que son agenda se vide, Philippe part en foil ou en surf arpenter son spot. Pour Kiteboarde­r il nous raconte son spot :

« Ha ben ça remonte,déjà j’étais un des premiers en windsurf en 78. Le kite, je ne sais plus exactement c’était autour de 2002, j’ai acheté une 5m Wipika, c’était la première aile commercial­isée je crois. On l’a acheté sans rien connaître et on a découvert le kite seuls sur la plage Napoléon. Au début je ne savais rien faire, même pas du cerf-volant. J’avais une Méhari décapotabl­e et avec les garçons, j’essayais de tracter la bagnole sur la plage. Un peu après, j’ai acheté une planche mais ça ne remontait pas au vent, il fallait revenir à pied. Les 3 enfants ont essayé, j’avais un bateau, je les suivais pour faire la sécu, et pour les replacer au vent. Jean-Baptiste a bien accroché, puis Alex a pris le relais. Vers 2003 je crois, un mec qui avait une école de kite itinérante leur a donné quelques leçons pour se débrouille­r. En planche à voile, on n’aimait pas trop Carteau à cause des algues et des oursins. Mais en fait avec l’arrivée du club et le fait que la plage Napoléon soit vraiment dangereuse, on a commencé à fréquenter plus souvent le spot. À Carteau, tu es en sécurité quel que soit le vent. Le nombre de kiteurs est monté doucement, on a monté un club quand on était une dizaine. Après avec la FFVL, on a organisé une étape du championna­t de Freestyle et du coup les gens sont venus, certains ont découvert le spot car l’épreuve a fait parler. Ensuite, avec le bouche-à-oreille, le spot s’est développé. On a fait des longues distances, puis des épreuves de vitesse à la plage Napoléon. C’est là qu’Alex a commencé à gagner des compètes, c’était chaud, on a eu de belles conditions, il y avait 60 noeuds de Mistral, c’était terrible sur la plage. Manu Taub avait perdu 3 ailes ensevelies par le sable, on ne les a retrouvées que le lendemain. Ces épreuves de vitesse ont fait parler du spot ensuite. Par la suite, le foil commençait à bien prendre, sur Carteau, Marc Blanc un local était vraiment un précurseur du foil. Avec le club on a organisé le printemps du foil, toutes les marques de kite étaient venues. Après on a même fait à Carteau une épreuve de vitesse en foil, on faisait du 25 noeuds environ, 29 c’était le top! maintenant on tape dans plus de 40 noeuds.Aujourd’hui par sud-est, Il peut y avoir 150 ailes sur le spot, même s’il y a de la place de partout, c’est compliqué. Certains sautent au milieu des débutants, il y a beaucoup de monde qui fait n’importe quoi dans la bande des 100m. On veut maintenir le spot, alors on essaie de faire respecter certaines règles. Malheureus­ement quelques personnes le voient comme des contrainte­s. On essaie de règlemente­r d’organiser l’espace, sinon le maire peut être plus ferme car il engage en partie sa responsabi­lité, il faut faire attention. Si un pépin arrive, le maire peur décider de règlemente­r plus durement. Cela m’a aidé en ét ant maire et kiteur de comprendre les problèmes de certains riverains, pour négocier avec les pécheurs pour qu’ils ne posent pas les filets au milieu.

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