Eure Infos

L’ALM prend l’eau à Fos

- S. E.

En manque cruel d’investisse­ment en début de rencontre pour espérer renverser une équipe de haut calibre, l’ALM Évreux a subi une très lourde défaite en terre marseillai­se (73-108). A six journées de la fin, l’affront peut inquiéter, mais ne change finalement pas grand-chose au calcul pour une équipe lancée dans la course aux playoffs.

Entre l’investisse­ment affiché par les joueurs d’Évreux depuis un mois et le souvenir du match aller où les Sudistes, dominés dans l’agressivit­é, avaient subi leur premier échec de la saison à Jean-Fourré après onze succès de rang (77-73 le 23 décembre), il y avait pourtant des raisons d’y croire.

Partis jeudi matin en train et arrivés à bon port en début d’après-midi, Samir Mekdad et ses coéquipier­s semblaient prêts à en découdre. Mais contre une armada fosséenne qui avait encore en travers de la gorge la défaite juste avant Noël, et revanchard­e après un déplacemen­t raté à Aix-Maurienne le vendredi précédent (67-79), la marche était haute… beaucoup trop haute.

Les statistiqu­es sont là pour en témoigner, les Jaune et Bleu se sont faits dévorés tout cru dans la fosse aux lions : 145 d’évaluation, 62 % de réussite aux tirs et 33 passes décisives pour les « Byers » (Black & Yellow). Mais au-delà du niveau de jeu exceptionn­el affiché par les banlieusar­ds de Marseille, les Ébroïciens n’ont jamais mis les ingrédient­s nécessaire­s pour réussir l’exploit.

Fos avait la bave aux lèvres

Comme elle en a la fâcheuse habitude cette saison, la cuvée ALM 2016/2017 a fait preuve de largesses défensives qui se paient « cash » à ce niveau. Après une incompréhe­nsion monumental­e sur un repli défensif pourtant sans danger et deux aides inutiles de Lamine Kanté, coutumier du fait, le scoreur nigérian Derrick Obasohan s’était déjà retrouvé trois fois complèteme­nt seul dans son jardin derrière la ligne à 6,75 m. Résultat, un 3/3 à trois points et une formation amicaliste déjà largement distancée (16-4, 4 ).

Subissant l’agressivit­é locale dans toutes les situations de pick and roll, les Eurois étaient mis sur le reculoir en attaque et ne parvenaien­t jamais à s’offrir de positions de tir propres (8/26 à la mi-temps). Totalement muets pendant plus de cinq minutes à cheval entre le 1er et le 2e quart, ils voyaient l’écart gonfler indéniable­ment (41-14, 15e).

Dépassés par la maestria collective adverse, ils rejoignaie­nt le vestiaire avec 29 points de retard (53-24) et une différence à l’évaluation qui frisait le ridicule : 75 à 8 pour Fos !

« Cela faisait plusieurs fois récemment qu’on était à – 10 en début de match. A domicile, le public nous avait aidé à sortir la tête de l’eau, mais là on a jamais pu réagir. Notre investisse­ment n’a pas été à la hauteur d’une équipe qui vise le top 8. On les a laissés dérouler. On a laissé des situations beaucoup trop simples à des joueurs talentueux » rageait Fabrice Lefrançois, un entraîneur conscient de l’écart de niveau vendredi dernier entre les deux équipes.

Une réaction attendue

Et si le fol espoir d’un retour pouvait germer côté visiteur au début de la seconde période, il fut tout de suite éteint (65-33, 23e). Manquant incontesta­blement d’activité de bras pour contrecarr­er le jeu de passe des fosséens, les joueurs de l’ALM subissaien­t sur plusieurs séquences des renverseme­nts ultra-rapides qui offraient des paniers tout cuits à leurs adversaire­s.

Et la frustratio­n affichée par certains éléments n’allait rien changer (une faute technique pour Kanté et Henry). La rencontre tournait à la démonstrat­ion (85-44, 29e), et la dernière période remportée par Évreux (25-21) n’apportait rien hormis un flot d’individual­isme et de résiliatio­n défensive qui faisait peine à voir.

Plutôt que de « taper » sur son groupe, Fabrice Lefrançois espérait une réaction suite à cette déconvenue.

« On a tous été vexés. Ça ne me dérange pas d’en prendre trente-cinq, à partir du moment où ça nous sert pour la suite. On sait qu’en fonction de notre capacité mentale à être dans l’effort collectif, on peut faire de super choses comme être ridicules. »

 ??  ?? Corin Henry (à gauche), Rémi Dibo (à droite) et leurs équipiers amicaliste­s ont sombré dans les grandes largeurs à Fos/Mer, s’inclinant de 35 points au Palais des Sports de Marseille vendredi dernier. (photos B. L.)
Corin Henry (à gauche), Rémi Dibo (à droite) et leurs équipiers amicaliste­s ont sombré dans les grandes largeurs à Fos/Mer, s’inclinant de 35 points au Palais des Sports de Marseille vendredi dernier. (photos B. L.)

Newspapers in French

Newspapers from France