Alexis Chenevier
« Il m’arrive de rouler un peu en VTTAE. J’avais d’ailleurs fait les recos du Super8 il y a deux ans, à La Plagne. J’avais donc un aperçu du parcours, avec des montées très techniques, des descentes engagées, des choses pas toujours très marrantes à faire en musculaire ! En revanche, je n’avais jamais participé à une compétition VAE, j’avais même quelques a priori là- dessus… Et je me suis éclaté ! Ça m’a ouvert de nouveaux horizons, être à la fois à la recherche de performance, mais aussi à gérer la batterie, à préserver le matériel. Cette approche était nouvelle pour moi parce que, habituellement, mes sorties en e-bike, c’est tout à fond en Turbo sans rien gérer. Ce qui m’amuse avec un VTTAE, c’est d’aller chercher des montées impossibles à faire en musculaire parce que trop dures, trop raides ou trop techniques. Puis l’aspect “mécanique”, gérer au mieux la puissance, l’adhérence, c’est une technique particulière. J’ai pu rouler un peu au Super8 avec Jérôme Gilloux (champion du monde de VTTAE), il m’a explosé dans une montée avec des épingles hyper raides ! Là, j’ai compris que c’était une autre discipline, une autre technique de pilotage avec le “pédaler/freiner” pour que la puissance arrive progressivement, sans patiner. Parce qu’une fois dans le raide, quand tu poses un pied à terre, c’est super dur de se relancer. Je roulais sur un Lapierre GLP2 standard, en 500 Wh, le team pro à des batteries de 600 Wh et j’ai joué un peu trop à l’économie… J’ai fini avec 53 % de batterie alors que j’aurais pu rouler en EMTB ou en Turbo ! Puis j’ai noté qu’en compétition électrique, les niveaux sont plus resserrés, les secondes s’envolent vite à la moindre erreur, ce qui rend la compétition haletante. Sur le Grand8, il y avait deux boucles d’environ 50 km qu’on a faites en 2h ½ chacune, je n’ai pas fini en ayant mal aux jambes, mais j’ai davantage ressenti une fatigue mentale puisqu’il faut être tout le temps sous tension à 150 %. Bon, je ne vais pas abandonner le VTT musculaire, hein ! Je reste un aficionado de l’effort avec ce plaisir d’avancer à la seule force des jambes, mais le VAE amène une approche différente, complémentaire. C’est une autre catégorie, un autre sport et, quand on n’a pas trop envie de se faire mal, envie de s’amuser en montée, c’est super, mais ce ne remplacera pas le musculaire dans ma pratique. »