Dimanche Ouest France (Vendee)

La volaille charnue de la ferme de la Couartière

LaVendéeda­ns l’assiette. Unevolaill­e bien dodue et goûtue… Quoi de mieux sur la table dominicale ? LesGrondin, éleveurs à Bois- de- Céné, perpétuent les traditions, pour une viande de qualité.

- Nathalie HOUDAYER.

Dans le tunnel, ça piaille à tout va. 1 200 pintades et 2 300 poulets, poussins de sept jours mêlés, qui s’écartent en courant devant les bottes humaines. De l’eau, de la nourriture, de la paille fraîche sous les pattes et une douce chaleur pour ces bébés, à la ferme de la Couartière, à Bois- de- Céné, on élève la volaille « dans le respect de la nature » . Pour Frédéric et Laëtitia Grondin, c’est l’assurance de proposer une viande de qualité. Et ça se confirme dans l’assiette, la poulaille est dodue et la chair bien ferme.

« Chez nous, il n’y a pas d’électricit­é dans les bâtiments, explique le producteur. Et donc pas de lumière pour inciter les bêtes à manger davantage et les faire grossir plus vite. Elles ont une croissance naturelle. La viande a le temps de se faire, en un minimum de 130 jours. » Depuis que ses parents, Gabriel et Adrienne, se sont installés en 1974, on a toujours fait comme cela.

Pas de canards pour le moment

Chez les Grondin, la volaille est une passion qu’on se transmet en famille. « Après nous, ce sont nos enfants, Samuel et Marie, qui prendront la relève », assure Frédéric. Sur les 13 hectares de l’exploitati­on, la ferme produit environ chaque année 25 000 poulets (majoritair­ement race noire de Challans), 6 000 pintades, 400 chapons, dans les 200 chapons de pintades, poulardes et autres dindes. « Avec les risques de grippe aviaire, nous sommes obligés de les garder en intérieur, se désole Laëtitia Grondin. Normalemen­t, elles sortent quand elles veulent. »

Le couple ne veut pas prendre de risque. « Le 31 mars 2022, nous avons été dépeuplés de 32 tonnes de bêtes, grince Frédéric. On a recommencé la mise en place début juillet et la vente en octobre. » Un mauvais souvenir qui laisse des traces. « À cause de l’épidémie, on ne fait plus de canards pour le moment. C’est une volaille plus fragile et pour laquelle il est demandé des vaccinatio­ns et des tests hebdomadai­res augmentant le coût de production. En même temps, on évite une menace de contagion au reste de l’élevage. »

Ici, on ne parle pas de Label rouge ou de Volailles de Challans. Des appellatio­ns que la ferme ne peut pas utiliser puisqu’elle est indépendan­te de tout groupement ou coopérativ­e depuis le début des années 1980. « Ça nous permet d’être libres de nos choix et de notre mode de production. » Comme privilégie­r une alimentati­on garantie sans OGM. « Que des graines de soja toastées et des céréales locales. » Un menu à la carte fourni par la coopérativ­e Herbauges, à Corcoué- sur- Logne (44).

70 % de la vente sur les marchés

À la carte également l’abattage des bêtes puisque la ferme possède son propre abattoir agréé aux normes européenne­s. « Il n’y a pas de transport, elles sont ainsi moins stressées, ajoute Frédéric. Dans les années 1980, il y avait une vingtaine d’abattoirs de volailles autour de Challans. Aujourd’hui, nous sommes les seuls. » Une tradition qui perdure et qui porte ses fruits : 70% de la vente est faite sur les marchés, auprès des particulie­rs. « Nousavons également des profession­nels, comme Alexandre Couillon, à Noirmoutie­r », sourit l’éleveur citant le restaurate­ur multi- étoilé, gage de qualité.

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| PHOTO : OUEST-FRANCE Chez les Grondin, Marie, Laëtitia, Samuel et Frédéric perpétuent la tradition de l’élevage à la ferme de la Couartière.

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