Dimanche Ouest France (Vendee)
Un supporter de la Brigade Loire décède après une agression
Un carré vide, des supporters sous le choc, assis, une sono aphone, une tribune Loire jaune pâle, bien plus terne qu’à l’accoutumée. Le poumon de la Beaujoire avait des allures de volcan en sommeil. Bien sûr, le but de Florent Mollet ou la rentrée de Nicolas Pallois en fin de match a fait naître des décibels. Mais hier soir, les ultras de la Brigade Loire, sonnés, sont restés en retrait.
Avant le coup d’envoi du match, un supporter et membre du groupe a reçu un coup de couteau à proximité du stade. Âgée de 31 ans, la victime, en arrêt cardio- vasculaire, a été transportée au CHU, dans un état désespéré. Il n’a pas survécu à ses blessures, a- t- on appris dans un communiqué du procureur.
L’agresseur, qui serait un chauffeur de VTC, a d’abord pris la fuite, avant de se rendre au commissariat dans la soirée, selon nos informations.
L’agression s’est déroulée devant le Saint- Georges, un bar situé à proximité du stade qui est aussi le point de rendez- vous des fans de la Brigade Loire. Les circonstances sont, pour l’heure, encore floues. Cependant,
selon plusieurs sources concordantes, une altercation aurait éclaté entre des supporters de la Brigade Loire et des chauffeurs de VTC qui transportaient des supporters niçois, depuis le cours des 50- Otages en direction du stade. Les voitures auraient été secouées en arrivant devant le bar du
boulevard des Batignolles.
L’enquête pour homicide volontaire, qui a été confiée à la police judiciaire, devra déterminer les circonstances précises de cette rixe. Sur les réseaux sociaux, des supporters ont adressé tout leur soutien à la Brigade Loire. Dans les tribunes, l’ambiance s’est couverte d’un voile de tristesse, plusieurs supporters n’ayant plus la tête au match. « Le club tient à apporter son soutien à la famille ainsi qu’aux proches de la victime », a réagi le FC Nantes, dans un communiqué. « Toute la lumière devra être faite sur ce drame. La violence n’a sa place ni dans les enceintes sportives, ni en dehors », a affirmé Bassem Asseh, premier adjoint à la Ville de Nantes.
Pour son retour à la Beaujoire et sa première sur le banc nantais, Jocelyn Gourvennec a donc décroché un succès dans une atmosphère plombée. « C’était un contexte particulier, a convenu le successeur de Pierre Aristouy. Je ne l’ai appris qu’après le match. Je ne peux pas imaginer qu’on vienne voir un match de foot, parfois en famille, et qu’on puisse être entre la vie et la mort. Les joueurs en ont beaucoup parlé dans le vestiaire. On va prier pour lui. »
Les prières de la Beaujoire sont malheureusement restées vaines.