Dimanche Ouest France (Vendee)
Des romans enracinés… écrits par des voyageurs
Cédric Sapin- Defour a reçu le 40e prix Terre de France et nos lecteurs ont récompensé Clara Arnaud. Deux écrivains nomades qui s’enracinent pourtant dans des lieux où leur écriture nous transporte.
Le 40e prix Terre de France a été décerné, vendredi, à l’abbaye de Fontevraud ( Maine- et- Loire), à Cédric Sapin- Defour pour le roman Son odeur après la pluie ( Stock). Le jury, présidé par le journaliste Étienne de Montety, et composé de dix personnalités dont l’écrivain vendéen Yves Viollier, le journaliste Franz- Olivier Giesbert, le sénateur de Vendée Bruno Retailleau et l’écrivaine Clara Dupont- Monod, récompense cette histoire d’amour entre un homme et son chien, Ubac, qui a pour décor les montagnes du Beaufortain.
« Donner à l’écriture d’un pays toute sa place dans le monde littéraire », c’est le credo du prix Terre de France, créé en 1984 par un groupe de Vendéens autour d’Yves Viollier, avant de voyager entre le Puy du Fou, Brive ( Corrèze), La Rochelle ( Charente- Maritime) et, finalement, l’abbaye de Fontevraud.
Le livre de la rentrée
« Je suis très heureux que cette distinction souligne la force d’un territoire, d’un environnement précis. Car une histoire se nourrit de son environnement, avec sa singularité et son identité. Cette histoire aurait été différente dans un autre environnement », accueille Cédric SapinDefour. « Je voyage beaucoup, en montagne, mais je suis heureux de revenir au lieu source où il y a des vibrations particulières. Est- ce parce que nous y avons nos repères ? Une mémoire commune ? Peut- être. Maisjecroisaussiqu’il y a desterres qui nous accueillent, comme une évidence, et qu’on ne peut rien y faire », poursuit l’auteur.
Avec 170 000 exemplaires vendus, « le livre du chien », comme le surnomment de nombreux lecteurs, est la révélation de la rentrée littéraire.
« C’est vertigineux et j’essaye que ça ne me fasse pas perdre pied. Qu’une histoire où l’amour exprimé à un animal et à la nature puisse recevoir cette audience- làme rassure. Dans ce monde où la moindre dif
férence de mélanine ou de croyance est tout de suite le terreau du conflit, il y a encore une place pour la simplicité de l’amour », confie- t- il.