Dimanche Ouest France (Loire-Atlantique)

David Papot est toujours le champion

Championna­t du monde IBA des super welters. David Papot a conservé sa ceinture en s’imposant aux points mais le Nazairien n’est pas satisfait de son combat.

- Christophe DELACROIX.

Les douze coups de minuit étaient passés quand l’accent canadien de Pierre Bernier a vociféré une dernière fois dans un Zénith de Nantes plein comme un cintre. C’était pour annoncer que David Papot conservait sa ceinture de champion du monde IBA des super welters.

Devant 6 000 spectateur­s, le protégé de David Musset a obtenu les faveurs des juges (116-111, 113-115 et 117-114) . Bien sûr, le boxeur du Team Celtic Fighters n’a que très rarement occupé le centre du ring mais sa science de la boxe et ses crochets du gauche en sortie d’échange ont pesé dans la balance. Lui-même ne s’imaginait pas forcément gagnant : «Jele vois au dessus », confiait sur le ring l’enfant de Saint-Nazaire.

La prestation a été à la hauteur du rendez-vous. Les deux boxeurs étaient parfaiteme­nt préparés. Ahmed El Mousaoui a cherché le coup dur à partir de la mi-combat. Le Lyonnais a été le plus actif assurément. Papot ne s’est jamais affolé, est resté fidèle au plan établi, acceptant de reculer mais toujours parfaiteme­nt sur ses appuis pour placer un ou deux crochets du gauche.

La droite d’Ahmed El Mousaoui l’a ébranlé à la pommette comme à l’arête du nez, mais on sait que l’enfant de Penhoet est fragile. C’est peut-être pour cette raison que David Papot ne pouvait pas totalement apprécier sa victoire hier soir. « Je me trouve inférieur. J’estime ne pas savourer correcteme­nt

ma victoire. J’ai un goût d’amertume. On verra s’il y a un Zénith 2 pour une revanche. » Tajan éclatant

Dans l’autre combat phare de la soirée, Elie Konki a vacillé avant de s’écrouler en arrière alors que la deuxième reprise ne faisait que commencer. La force de frappe de Loïc Tajan avait parlé. La foudre s’est abattue sur l’ancien boxeur de la Team Solide.

Une droite suivie d’une gauche dont on ne se relève pas. Le poids coq du Loiret pouvait sauter comme un cabri. Son adversaire l’avait brocardé, voulait en faire un boxeur des réseaux sociaux, la réponse a été cinglante.

C’est un sacré personnage qui s’est imposé hier soir au Zénith de Nantes. Il a le sourire en bandoulièr­e, l’humour comme deuxième compagne, il boxe mais également anime. « Il veut une revanche ? Demain matin s’il veut. Plus sérieuseme­nt, on verra ça à après l’été. Juillet et août, il y a du soleil et l’alcool coule à flots. »

Loïc Tajan est un boxeur qui ne se prend pas au sérieux mais qui boxe sérieuseme­nt. Il a beau dire qu’il n’a pas de plan, il a très vite analysé la tactique d’un adversaire trop désireux de vouloir mettre les choses au point et de placer son direct du droit. Lui a cassé la distance, fait très mal dès qu’il a touché. « Il se méfiait de mon crochet du gauche mais il a oublié un peu tétanisé », reconnaiss­ait son prévôt.

Sandy Meunier a donné l’impression de l’être également mais en réalité, c’est d’un manque de jus qu’a souffert la protégée de François Riopédré. « J’ai perdu 12 kilos en l’espace de quatre semaines et demie, la prochaine fois, je m’y prendrai autrement. Je ne suis pas très contente de moi ». Elle avait raison. La sociétaire du Nantes AB n’a pas assez travaillé. Face à Donya Darouiche, deux têtes de moins mais une sacrée volonté, Sandy Meunier s’est trop contenté de contrer. Sa victoire par décision partagée n’a pas été du goût du public. de s’en méfier au bon moment. Et dire qu’il bouffe de la boxe tous les jours… La ceinture, elle va prendre la poussière. Moi, je veux juste prendre mon pied et que les gens dans la salle prennent le leur… » A voir la joie des frères Musset, on sait déjà où s’écrira la suite du tatoué.

 ?? | PHOTO : SEBASTIEN DIEU DEVIENNE ?? David Papot n’a pas volé ses deux points d’avance.
| PHOTO : SEBASTIEN DIEU DEVIENNE David Papot n’a pas volé ses deux points d’avance.
 ?? | PHOTO : SÉBASTIEN DIEU DEVIENNE ?? Benjamin Dubois a eu le dernier mot.
| PHOTO : SÉBASTIEN DIEU DEVIENNE Benjamin Dubois a eu le dernier mot.

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