Dimanche Ouest France (Finistere)

Convoyeur de voiture et camion, il raconte son travail

André Bourlard a créé son entreprise en 2022, à Saint-Évarzec. Il déplace des camions et voitures, parfois jusqu’à l’étranger. Souvent confondu avec un transporte­ur, il raconte son quotidien.

- Portrait Catherine JAOUEN.

« C’est un beau métier, avec plein d’à-côtés. » André Bourlard, 55 ans, remonte de Lyon, où il a pris en charge un camion pour le compte d’une concession de la région de Quimper. Il est convoyeur.

« Pas transporte­ur, convoyeur, insiste le quinquagén­aire. Les gens ont parfois du mal à faire la différence. Je travaille pour des donneurs d’ordre, des plateforme­s, des particulie­rs. Je n’ai ni camion ni remorque ni plateau ! Il m’arrive de recevoir des coups de fil pour aller chercher une voiture qui ne roule pas, à l’autre bout de la France. Eh bien non, ce n’est pas pour moi ! Transporte­ur, c’est un autre métier et ce n’est pas le mien. »

À son compte

Issu du transport, André Bourlard est revenu sur la route après une incursion dans l’aide à domicile. « J’ai fait un bilan de compétence­s en 2022. J’avais le choix entre le médico-social et la route. Je me suis orienté vers le convoyage. »

André Bourlard s’installe à son compte, créé son siège social à Saint

Evarzec. « Une fois les assurances voitures et poids lourds dans la poche, le plus difficile est d’obtenir le référencem­ent. Pour faire partie d’une base de fournisseu­rs. Par rapport à de grosses entreprise­s de convoyage, je fais figure de Petit Poucet ! Il faut se faire connaître. »

Concrèteme­nt, un convoyage démarre par une demande, établie après acceptatio­n d’un devis. André Bourlard prend l’exemple de l’une de ses dernières prestation­s : « Un concession­naire de Quimper m’a appelé une semaine avant, pour aller chercher un camion à Lyon et le ramener ici. Train, covoiturag­e ou avion, pour les destinatio­ns plus lointaines… On se débrouille comme on veut pour arriver au point de rendez-vous et prendre en charge la voiture ou le camion jusqu’à sa destinatio­n finale. »

Pour André Bourlard, « il suffit d’un convoyage qui se passe bien et c’est parti. Un client refera appel à vous pour votre sérieux ». La relation de confiance qui naît d’une collaborat­ion réussie plaît à ce Lorientais d’origine, qui a passé plus de quinze ans en Seine-Saint-Denis. Dans ce métier, il faut aussi savoir s’adapter, quand tout ne se passe pas comme prévu. Réagir au quart de tour. «Ilya quelques semaines, j’allais chercher un camion à Lyon et en livrer un autre à Dax. Un arbre s’est couché sur la route. J’ai prévenu le client. »

Grèves et accidents peuvent aussi contrarier le bon déroulemen­t d’un convoyage.

« On roule dans des camions ou des voitures neuves, des véhicules de collection aussi », apprécie André Bourlard. Un jour à Lyon, le lendemain à Vern-sur-Seiche, quelques jours plus tard à Malaga (Espagne).

« Il vaut mieux aimer se balader avec sa valise et son ordinateur pour faire ses devis le soir. Beaucoup de chauffeurs sont habitués à dormir dans le camion, mais ils arrêtent le convoyage au bout de six mois. »

Sur un convoyage de 1 000 €, 600 € environ sont consacrés aux dépenses (restaurant, carburant, péage, hôtel…). « Il peut y avoir des fins de mois compliquée­s, reconnaît le quinquagén­aire. Mais je suis heureux là-dedans. »

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| PHOTO : OUEST-FRANCE André Bourlard est convoyeur : « Je n’ai ni camion, ni remorque, ni plateau. »

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