Dimanche Ouest France (Finistere)

Un JoeyStarr clivant, une Frieda envoûtante

C’est l’heure d’un petit bilan du festival des Petites Folies, de Lampaul-Plouarzel, dans le Finistère-Nord, dont la 12e édition se termine dans la nuit de ce dimanche.

- Frédérique GUIZIOU.

Les Petites Folies se jouent pour la première fois, à guichets fermés, en accueillan­t 30 000 festivalie­rs sur 21 concerts. Une dinguerie !

On aime cette 12e édition, déjà, pour ses vaillants festivalie­rs, frappés par de violentes averses mais qui, bien équipés, ont tenu le coup, debout ! On aime, aussi, cette 12e édition pour la qualité de sa programmat­ion et le talent de ses artistes engagés.

Furia Mass Hysteria

Comme Ibrahim Maalouf, qui ne jure que par « le partage ». Ou comme Mass Hysteria groupe phare de la musique métal en France, trente ans de « furia », qui a galvanisé vendredi soir le public avec son gros son, ses expérimentatio­ns inattendue­s et ses textes toujours plus enragés sur la politique, notre société, le monde.

On succombe au charme gospel, au groove et à la classe de Frieda, autrice, compositri­ce et productric­e à suivre absolument. On n’aime pas la prestation, décevante, de JoeyStarr. Annoncé en mode DJ, il n’a donc pas chanté et s’est limité, accroché à son biberon de rhum, à des borborygme­s peu variés.

« Mais c’est JoeyStarr, c’est son personnage ! Et il incarne l’émergence du hip-hop, respect ! » le défend Yann Autret, le directeur des Petites Folies, « ravi et honoré » d’avoir accueilli l’ex Suprême NTM,

« clivant, certes et attendu, aussi, pour ses côtés cabotin, joueur, provocateu­r

!

»

On aime bien l’idée du karaoké, animation plutôt sympa l’après-midi au camping. Mais malvenue en soirée : fort et perturbant, leur son est arrivé jusqu’à la grande scène pendant les concerts.

Dans un tout autre registre, on aime aussi, le plaisir des jeunes filles, de vraies midinettes devant le rappeurcha­nteur-lover Luidji. On attend avec impatience le set funky de Bob Sinclar, pilier de la French Touch, promesse de dancefloor géant. On sait que l’on restera scotchés devant God Save The Queen, source d’émotion

pure quand la foule reprend en choeur les tubes du Queen originel.

Diminuer l’empreinte carbone du festival

On adore ce pas de côté, cette excursion que propose le festival, ce partenaria­t avec Finist’mer, pour aller voir les phoques. Pour 35 €, une dizaine de festivalie­rs, ravis, en ont profité, un bol d’air revigorant, un spectacle subjuguant dans l’archipel de Molène.

On se félicite du partenaria­t avec l’asso Don Bosco, et ses navettes de festivalie­rs, une solution de mobilité partagée pour diminuer l’empreinte

carbone du festival.

Justement, on aime beaucoup ce site splendide, ce décor de carte postale, ce petit port au charme breton, et cette plage désormais interdite d’accès aux festivalie­rs. Est-ce raisonnabl­e, aujourd’hui, d’accueillir autant de monde et de matériel ?

« On fait le choix de partager la beauté de la nature et de la valoriser, répond Yann Autret, directeur des Petites Folies. Tout en assumant la réalité de l’impact du festival. »

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| PHOTO : GUILLAUME SALIGOT / OUEST-FRANCE On aime ce moment d’accalmie, cette conversati­on entre amies, avant le concert, formidable, de Tiken Jah Fakoly, hier, au festival Les Petites Folies.

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