Dimanche Ouest France (Finistere)

Juliette voyage en solitaire autour du monde

Juliette Hamon, jeune brestoise de 26 ans, fait le tour du monde en stop. Un an après son départ, elle a déjà parcouru 50 000 kilomètres. Elle nous livre ses impression­s, son carnet de voyage en quelque sorte.

- Recueilli par Jean-Marc PINSON.

«Je suis partie le 3 février 2023 de Brest, pour me lancer dans la réalisatio­n de mon rêve : faire le tour du monde sans prendre l’avion, uniquement à pied et en autostop. Un an plus tard, me voilà au Népal, après avoir parcouru 50 000 kilomètres et dix-sept pays (Allemagne, Suisse, Autriche, Slovénie, Monténégro, Croatie, Albanie, Grèce, Géorgie, Russie, Kazakhstan, Ouzbékista­n, Mongolie, Chine, Pakistan, Inde, Népal).

Je suis partie seule sur les routes l’hiver 2023 et les premiers mois n’étaient pas évidents. Je n’avais pas encore beaucoup d’expérience en auto-stop, j’ai donc appris petit à petit en chemin. Je me souviens encore très bien de ma première nuit seule dans ma tente en Croatie ; toute la nuit, je me réveillais en sursautant pour surveiller que personne n’approche. Les premiers mois, ça me faisait bizarre d’avoir quitté mon travail et de voir tout le monde autour de moi absorbé par son quotidien.

« Un ours est entré dans ma tente au milieu de la nuit »

Progressiv­ement, j’ai pris le rythme et, en Slovénie, j’ai eu mon premier déclic : je suis partie un matin sans aucune idée d’où j’allais dormir le soir suivant. À 17 h, j’ai frappé à la porte d’un petit chalet en montagne et surprise, j’ai été hébergée par un super groupe de dix étudiants internatio­naux, À partir de ce moment-là, j’ai arrêté d’être stressée pour l’organisati­on.

J’ai passé trois mois forts en émotions en Turquie, j’ai rencontré beaucoup de monde sur la route, vécu dans la cabane d’un pêcheur sur une plage, puis dans une grotte au Cappadoce.

Quelques jours plus tard, j’étais invitée à passer plusieurs nuits dans la villa luxueuse d’une famille qui m’avait prise en stop, puis un ours est rentré dans ma tente en plein milieu de la nuit lorsque je dormais près du lac de Van, à l’Est de la Turquie.

Plus j’avance, plus je suis heureuse de m’être lancée dans cette aventure

et d’avoir fait le choix de partir sans avion. Au départ, je suis partie en auto-stop autour du monde car je ne voulais plus prendre l’avion pour voyager, pour des raisons écologique­s. Mais plus le temps passe, plus je me rends compte que cette façon de voyager me correspond­ait parfaiteme­nt, car j’adore rencontrer de nouvelles personnes et partager un petit bout de vie avec elles.

J’ai voyagé lentement et progressiv­ement, je n’ai pas tout de suite pris conscience des kilomètres que j’avais parcourus. C’est finalement quand je me suis retrouvée au milieu du désert, en août, au Kazakhstan, avec des chameaux face à moi et une chaleur écrasante, que j’ai réalisé.

Chaque pays m’a réservé son lot de surprises. La Mongolie m’a beaucoup sortie de ma zone de confort. Je marchais parfois des heures dans les steppes sans croiser une seule personne ni une seule route. En faisant du stop, j’ai rencontré une famille de nomades qui m’a proposé de rester vivre avec eux – du moins je l’ai compris après, initialeme­nt je pensais qu’ils m’invitaient juste à prendre le thé -. Ensuite, j’ai traversé une partie

de la Chine, puis je suis arrivée au Pakistan : un pays qui m’a profondéme­nt marquée.

Un voyage qui « donne foi en l’humanité »

Au fil de ce voyage, je me rends aussi compte que je suis particuliè­rement privilégié­e avec mon passeport français qui me permet d’entrer facilement dans de nombreux pays par voie terrestre, ce qui n’est pas possible pour la plupart des habitants que je rencontre.

Ce voyage me donne aussi chaque jour foi en l’humanité. Avant mon départ, on m’a souvent parlé de « sécurité », « de précaution­s à prendre », mais sur le chemin ce n’est pas l’insécurité qui m’a sauté aux yeux. Au contraire, j’ai été impression­née par la bienveilla­nce qui m’accompagne quotidienn­ement, la volonté des personnes de m’aider. Parfois même, sans que je demande quoi que ce soit, les personnes s’arrêtent et me demandent où je veux aller, me proposent d’aller prendre un thé chez elles, en Russie.

Dernièreme­nt, j’ai traversé le nord de l’Inde en stop et, en ce moment, je fais des treks dans la région de l’Everest. A priori, je suis partie pour trois ou quatre ans, il me reste encore plusieurs années à parcourir le monde.

Suivre sur instagram la bretonne en stop : https://www.instagram.com/ labretonne­enstop/

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| PHOTO : DR Juliette Hamon au sortir d’une yourte, quelque part en Mongolie.
 ?? | PHOTO : DR ?? Rencontre dans les montagnes de l'Altai avec des Russes qui partent en road-trip.
| PHOTO : DR Rencontre dans les montagnes de l'Altai avec des Russes qui partent en road-trip.
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| PHOTO : DR Rencontre au Kazakhstan.
 ?? | PHOTO : DR ?? Une famille prend Juliette en stop en Inde.
| PHOTO : DR Une famille prend Juliette en stop en Inde.

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