Dimanche Ouest France (Finistere)
Un hommage populaire pour Robert Badinter
De nombreuses personnes ont laissé des messages pour remercier l’ex-garde des Sceaux, décédé vendredi, sur des recueils ouverts à la chancellerie, avant l’hommage national de mercredi.
Ils célèbrent son « humanisme ».
Saluent son « engagement infaillible pour la justice » et ses « combats qui lui survivront ». Des centaines de messages inscrits sur les recueils de condoléances mis à disposition du public jusqu’à ce soir au ministère de la Justice, à Paris, disent « merci » à Robert Badinter, décédé vendredi à 95 ans. Soulignant une « figure rare qui a marqué l’Histoire » et « continue d’inspirer les jeunes générations ».
Dans la file d’attente pour lui rendre hommage, hier, Sandrine CrochardOribes, 53 ans, venue avec sa famille. Elle « regrette la disparition d’un grand homme, pourfendeur des injustices, qui s’est battu notamment pour abolir la peine de mort et pour dépénaliser l’homosexualité en France. Je pense que la République perd un phare », ajoute cette enseignante « admiratrice sans borne» de l’ancien ministre de François Mitterrand comme de Simone Veil. « Ce sont des gens comme ça qui ont participé à construire la citoyenne que je suis et m’ont donné l’envie de faire mon métier. »
« Un immense merci »
L’avocat parisien Alain Labéribe est venu « rendre hommage à un confrère qui a apporté beaucoup à la justice. Contre vents et marées, il a toujours été au bout de ses convictions », souligne-t-il, en relevant aussi, parmi ses nombreux combats, «la suppression des quartiers de haute sécurité dans les prisons ». Il a
« défendu des causes à des moments où elles n’étaient pas populaires. Ce qu’il a fait est remarquable », ajoute Fabien Guez, un Francilien de 61 ans.
Dans le recueil de condoléances, posé sur une petite table couverte d’un tissu rouge avec une photo de l’ex-garde des Sceaux, les messages de « reconnaissance » et « d’admiration » pour son « engagement » remplissent les pages. « Un immense MERCI pour nous avoir entraînés à votre suite pour la lutte contre
la peine de mort et pour plus de respect pour l’humain », a écrit Isabelle Wenger-Artz, « engagée syndicale » estimant qu’il « a tracé une voie d’idéal », qu’il « faut transmettre » aux plus jeunes.
Ces derniers se sont mêlés au public venu au ministère depuis vendredi. « Robert Badinter est un exemple pour la jeunesse et le monde de demain, selon César Ruvel, 20 ans, étudiant en Sciences politiques. Je ne l’ai pas connu, mais son combat est toujours médiatisé. » Candy
Xiong, étudiante de 24 ans, explique aussi qu’une vidéo de son discours devant l’Assemblée nationale, en 1981, pour l’abolition de la peine capitale l’a motivée « à faire du droit ».
« On ne peut que le remercier pour tout », salue l’avocat parisien Jacques Chareyre. Il souhaite désormais que le « grand juriste », à qui un hommage national sera rendu mercredi prochain à midi place Vendôme,