Dimanche Ouest France (Finistere)
Douarnenez célèbre Perros, son artiste immortel
L’artiste s’est installé à Douarnenez en 1959. Pour son centenaire, la médiathèque qui porte son nom expose peintures, dessins et manuscrits. Voici quelques bonnes raisons de s’y rendre.
Il était né en 1923 et se destinait à devenir comédien. Il a d’ailleurs fait ses premiers pas sur scène à la Comédie française et a rencontré Michel Bouquet et Jeanne Moreau, avant de devenir lecteur pour le Théâtre national populaire, le TNP de Jean Villar. Et puis, finalement non. Exit la comédie. Lui, l’ami de Gérard Philipe et Michel Butor, a finalement choisi la voie de l’écriture.
Georges Perros, Poulot de son vrai nom, est né le 31 août 1923. Il aurait eu cent ans cette année. Mais il a fermé les yeux pour la dernière fois le 24 janvier 1978. Qu’importe : à Douarnenez, la ville qu’il a adoptée et qui l’a adopté, cité penn sardin et où il a posé ses valises en 1959 avec son épouse Tania et leurs trois enfants, Frédéric, Jean-Marie et Catherine, il est immortel. La médiathèque porte son nom et lui consacre une exposition pour le centenaire. Elle se prolonge jusqu’au 6 janvier. Voici une poignée de bonnes raisons d’aller y passer du temps.
Pour sa pétrolette
1
Georges Perros, c’était un peu, comme chantait Piaf, l’homme à la moto. Sa bécane d’un autre âge était un cadeau de son amie Jeanne Moreau, son moyen de locomotion « pour fuir le temps, le changer en vent ». Son éternel casque bleu vissé sur la tête est à découvrir dans une des vitrines de l’expo. Pipe au coin du bec, il arpentait Douarnenez, descendait sur le front de mer ou se rendait à Pont-Aven voir son pote, l’écrivain et journaliste Xavier Grall.
Pour découvrir dessins et peintures
2
De Georges Perros, on connaît surtout Les poèmes bleus, La vie ordinaire et les fameux Papiers collés . En revanche, ses oeuvres picturales sont plus confidentielles mais valent le coup d’oeil. Première impression : il en passait, des images, dans cette tête et ce coeur de poète. C’est l’un des grands intérêts de cette expo sur Poulot.
Pour les petites oeuvres suspendues
3
À plusieurs endroits de la salle (l’expo se prolonge aussi à l’entrée de la médiathèque), de petites oeuvres de papier sont suspendues comme des mobiles. Autant de fragments de vie de celui pour qui « écrire, c’est transgresser une loi naturelle, puisqu’il n’est pas nécessaire d’écrire pour vivre ». On tombe sur un portrait du philosophe Jean-Paul Sartre, des photos de vie, des citations, sa carte d’identité…
Pour les photos de « Thersi »
4
Aux murs, les photos prises de « Thersi », son pote Michel Thersiquel, originaire de Bannalec. Dont celle immortalisée avec leurs amis Nicole Correleau et Xavier Grall à l’Hôtel de la Poste, Pont-Aven, le 22 juin 1975. Ils y fêtaient l’anniversaire de l’installation définitive de l’homme de lettres et du compagnon de fête dans la cité des peintres.
Pour se délecter de ses bons mots
5
L’expo est aussi l’occasion de replonger dans ses manuscrits et de se délecter de quelques phrases incontournables de Georges Perros : Ainsi j’ai souvent remarqué / Que la photographie dépend / Bien plus de celui qui la prend / Que de celui qui pose ; Je me suis remis au dessin, à l’encre de Chine, à la gouache. Tout y passe, les vaches du pré voisin, n’importe quoi. Ça doit être le foie. Mais ça repose des manuscrits ; La poésie, pour moi, c’est le temps pendant lequel un homme oublie qu’il va mourir.
Pour le reste, plongez dans ses
OEuvres complètes chez Gallimard. C’était sa seconde maison. Son refuge poétique.
Jusqu’au 6 janvier, médiathèque Georges-Perros, place de l’Enfer. Entrée libre et gratuite les mardi, jeudi et vendredi, de 15 h à 18 h 30 ; le mercredi, de 10 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 18 h 30 et le samedi, de 10 h 30 à 18 h. Fermée le dimanche et le lundi. Contact : 02 98 11 16 10, mediatheque@douarnenez.bzh