DBread and roses

Pour le regard puissant sur les droits des femmes. Voici un document plus qu’un documentaire, où le fond prime sur la forme. Exilée en France, la cinéaste afghane Sahra Mani revient ici sur la prise de pouvoir des Talibans dans son pays au coeur de l’été 2021. Elle témoigne des atrocités en cascade et des mouvements de résistance clandestine que la chute de Kaboul a provoqués. Bread and roses réunit des images prises sur le vif, dans l’illégalité la plus totale, par trois femmes – une étudiante, une fonctionnaire, une dentiste – en lutte contre un régime qui les prive chaque jour un peu plus de leur liberté. Présenté hors compétition au festival de Cannes en 2023, ce film qui raconte également le courage inouï de ces résistantes préférant risquer leur peau que de vivre dans une soumission archaïque sonne comme une piqûre de rappel. Bread and roses nous force à voir le quotidien afghan et la terreur d’un régime dont les femmes afghanes continuent de payer le prix chaque jour. 1 h 30. Sur Apple TV +.

(Thierry Cheze)

Pour les scènes cultes. Cette matrice du film d’espionnage date de 1959 : une date limite pour le cinéma hollywoodien et le cinéma tout court. C’est en effet le moment où les spectateurs vont entraîner l’industrie dans une crise existentielle. En cette année 1959 donc, Hitchcock signe un film qui débute par un malentendu : un homme est pris pour un autre et se retrouve dans un cauchemar éveillé. Dès lors, tout paraît illusoire, à double-fond, truqué, voire gratuit. Dans ces célèbres entretiens avec Hitchcock, François Truffaut remarquait à propos de la fameuse scène où Cary Grant est pris en chasse par un avion : « Cette séquence détachée du récit ne fait pas avancer l’action… » Le maître approuve et lance : « La vérité est que je pratique l’absurde religieusement ! » Toute la beauté et la modernité de La mort aux trousses, résident peut- être dans cette façon d’envisager la mise en scène non comme un support au récit mais comme le récit lui-même. 2 h 16. Sur OCS Géants.

(Thomas Baurez)

Pour les acteurs. Alors que Francis Ford Coppola vient de faire son grand retour au festival de Cannes avec le très commenté, et très décrié, Megalopolis (en salles le 25 septembre), le moment est idéal pour se replonger dans ce qui pourrait bien être son dernier grand film. En 1992, le réalisateur du Parrain et d’Apocalypse Now retrouvait les faveurs du box- office avec cette nouvelle adaptation du mythique Dracula, qui entendait être le plus fidèle possible au roman originel. Le film s’appelle d’ailleurs en VO Bram Stoker’s Dracula, un véritable signe d’humilité de la part de ce cinéaste qu’on a si souvent décrit en mégalomane. Dans une atmosphère envoûtante, capiteuse et hautement érotique, quelques-uns des jeunes acteurs les plus demandés de l’époque (Gary Oldman, Winona Ryder, Keanu Reeves…) rejouaient donc l’histoire fameuse du vampire des Carpates. Coppola nous offre aussi une réflexion passionnante sur l’illusion, le spectacle et la naissance du cinéma. 2 h 08. Sur TCM.

(C. P.)

Quand la panthère rose s’emmêle Le meilleur des neuf épisodes de la célèbre saga comique, sorti en 1976. Celui où la dinguerie du duo Blake Edwards- Peter Sellers, de chaque côté de la caméra, atteint des sommets. (1 h 43 sur Prime Vidéo)

The Girls On The Bus

Cette série mettant en scène quatre journalistes embarquées dans le bus d’une candidate démocrate aux primaires pour la Maison Blanche résonne fort avec la campagne présidentielle américaine actuelle. (Dix épisodes sur Max)

Cabaret

Un classique de la comédie musicale réalisé par Bob Fosse en 1972, qui conte la vie d’un cabaret et l’histoire d’un amour entre l’une des chanteuses et un jeune etudiant dans le Berlin des annees 1930, secoués par la montee du nazisme… Ce film a étécouronné par huit Oscars, dont celui de la meilleure actrice pour l’éblouissante Liza Minelli, (2 h 04 sur MyCanal)

PHOTO : PHOTO : APPLE TV