Dimanche Ouest France (Côtes-d'Armor)
Attention, Liam Gallagher est bel et bien de retour
Le disque de la semaine.
L’ancien chanteur d’Oasis signe un troisième album solo qui prouve un réel regain de forme. Outre-Manche, sa cote de popularité est à son zénith.
Liam Gallagher n’a jamais fait dans la demi-mesure. Un documentaire diffusé en 2019 évoquait à son sujet le plus grand come-back de l’histoire du rock’n’roll. C’est vrai qu’on ne donnait plus cher du petit dernier de la fratrie Gallagher après la dissolution de Beady Eye, son groupe post- Oasis et finalement anecdotique.
Les années 2010 ont ressemblé à une longue traversée du désert pour le chanteur d’un des groupes majeurs de l’histoire du rock anglais, séparé avec fracas un soir d’août 2009 à Paris.
Alors que son frère Noel s’épanouissait en solo, lui avait disparu de la circulation. La sortie de son premier album solo, As You Were, en 2017, a eu le mérite de le remettre en selle. Celle de Why Me ? Why Not de l’installer à nouveau dans le paysage musical britannique.
Une popularité intacte
En cinq ans, la grande gueule du rock anglais, toujours très en verve sur Twitter, a repris son chemin vers les sommets. À tel point qu’il va remplir deux soirs de suite, vendredi 3 et samedi 4 juin, les champs de Knebworth, vingt- cinq ans après les concerts mythiques d’Oasis au même endroit. 160 000 tickets ont été vendus, preuve de la popularité intacte de Liam outre-Manche.
Son troisième album solo, C’mon You Know, devrait encore se vendre comme des petits pains en Angleterre. Tout Liam Gallagher y est et même un peu plus. Entouré de plusieurs auteurs pour remplacer les compositions de son grand frère, le chanteur, très en voix, reste dans des contrées familières, avec une obsession récurrente pour les années 1960.
La chorale d’enfants qui ouvre le disque sur More Power rappelle les Stones de You Can’t Always Get What You Want. L’euphorique Better Days fait penser à du Chemical Brothers mélangée à du… Oasis tandis que les passages dub de I’m Free évoquent Gorillaz, le groupe de Damon Albarn (Blur).
La grande force de Liam Gallagher, c’est ce timbre à mi- chemin entre John Lennon et John Lydon. Il lui permet d’être crâneur, rock’n’roll en diable, mais s’épanouit aussi sur des ballades émouvantes, comme ce Too Good For Giving Up qui prend aux tripes. Qu’on le juge inspiré ou radoteur, attachant ou énervant, un constat demeure : Liam Gallagher ne triche pas.
À noter qu’en plus de ce disque solo, sort un live du concert donné durant le confinement sur la Tamise en décembre 2020. Avec de nombreux standards d’Oasis.
C’mon You Know, 12 titres, 42 min, Down By the River Thames, 16 titres, 64 min, Warner/Sony. Liam Gallagher sera en concert au festival de Beauregard (Calvados), le 8 juillet.