Detours en France

Moderniser les a r ts appliqués b retons

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de vaguelette­s. Au lycée Émile-zola, une salle de cours est entièremen­t recouverte de mosaïques Odorico. Les halles, la poste République et certains commerces (places SainteAnne et de Bretagne, rue Dupontdes-loges…) en présentent aussi, tout comme l’église Sainte-thérèse.

Car le style Odorico, présent dans 122 villes de l’ouest (leur atelier rennais fonctionne­ra jusqu’en 1978), se déploie aussi dans les édifices religieux. L’exemple le plus édifiant est la chapelle du Grand Séminaire, à Saint-brieuc. Les mosaïques s’y mêlent avec des oeuvres réalisées par des artistes du mouvement

Ar Seiz Breur. Les « Sept Frères », en breton, un nom qui a été choisi en référence aux sept saints fondateurs de la Bretagne. Dans l’entre-deux-guerres, ce groupe a la volonté de moderniser les arts appliqués bretons sans renier les apports de la tradition, dont il conteste toutefois les stéréotype­s folkloriqu­es. Créé en 1923 autour d’un projet pour le pavillon breton de l’exposition internatio­nale des arts décoratifs de 1925, à Paris, ce mouvement va attirer une soixantain­e de membres (faïenciers, créateurs de meubles, tisseurs…) autour des artistes Jeanne Malivel (peintre et illustratr­ice), René-yves Creston (peintre, graveur), Georges Robin (peintre), Gaston Sébilleau (ébéniste d’art), Xavier de Langlais (peintre)… L’éclosion du groupe correspond à l’apogée de l’art déco. Les Seiz Breur en deviennent l’expression bretonne la plus aboutie, en reprenant les fondements de l’art régional et celtique. Dans le cloître et la chapelle Saint-yves du Grand Séminaire (19251927), on peut ainsi voir les grandes peintures de Xavier de Langlais, le dallage dessiné par Jeanne Malivel

(et exécuté par Odorico), la cathèdre attribuée à l’ébéniste Jacques Philippe… Les Seiz Breur confirment ensuite leur prééminenc­e lors de l’exposition universell­e de 1937 à Paris, avec le grand pavillon breton.

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