Un animal solitaire ?
Jean-Pierre Leroux, qui est intervenu lui pour des sitatungas en Centrafrique et au Gabon, nous a indiqué qu’il avait fait tirer dans ce dernier pays des animaux à toutes les heures de la journée et se souvient d’un incroyable doublé réalisé par deux chasseurs mexicains quasiment en milieu de matinée. Il raconte : « Nous étions en poste à l’affût sur un marécage lorsque nous avons repéré vers 9h un grand sitatunga dans la végétation dense en contrebas du mirador, mais cette dernière ne permettait pas un tir correct. Alors que nous attendions qu’il bouge, à proximité d’une île avec un arbre mort située au milieu de ce même vaste marécage, un deuxième sitatunga que nous n’avions pas repéré est sorti de l’eau et est monté sur la berge. J’ai invité le chasseur qui devait tirer le premier à choisir celui-ci, qui était lui aussi très grand et dans le dégagé. S’en est suivi un conciliabule entre mes deux chasseurs mexicains et alors que je jumelais le sitatunga, deux coups de feu sont partis simultanément. Mes deux Mexicains avaient décidé en effet sans m’en faire part de tirer chacun le leur et ce simultanément ! Par chance nous avions le quota nécessaire… »
Une anecdote qui démontre que même s’ils sont relativement territoriaux sans pour autant défendre leurs places envers et contre tout, les sitatungas mâles, s’ils sont d’ordinaires plutôt solitaires et sédentaires, tolèrent d’autres congénères.