Congo-Brazza :
Pour les amateurs de chasse en forêt et ceux qui ont eu la chance de chasser dans les bakos, le dos jaune est un céphalophe à part. On le rencontre rarement, il sait se faire très discret malgré sa taille et sa tache sur les reins, ceci dit on le piste lorsque les pluies arrivent. Ce qui fait de lui en fait un animal d’anthologie.
Cette année, Jean-Luc Damy, guide de chasse et amodiataire au Congo de la zone de Tala-Tala (lire reportage p. 94) a récemment eu la chance de croiser la route d’un animal d’exception. Il raconte à Connaissance de la Chasse :
« J’avais connaissance d’un très grand dos jaune dans tel secteur. Aussi lorsque pour des raisons de surveillance et d’entretien des salines, je me suis retrouvé dans cette partie de la zone, j’y ai pensé. Il est 5 h 15 du matin, heure à laquelle on commence à discerner les choses correctement. Soudain, devant nous à une centaine de mètres, un dos jaune traverse la piste sans nous repérer. Un moment toujours fort, que ce soit dans la vie d’un guide ou d’un chasseur. Avec mon équipe, nous allons sans bruit inspecter l’endroit ou l’animal est entré en forêt pour repérer ses traces, entamer un pistage et éventuellement observer de plus près ce qui me semble être un très grand sujet.
Nous sommes à peine arrivés que le céphalophe boucle et retraverse la piste en sens inverse quelques dizaines de mètres plus loin. Un animal splendide que nous pouvons identifier clairement comme un mâle [Ndlr : le sexage des dos jaunes n’est pas toujours évident car mâles et femelles portent des cornes, et le dimorphisme sexuel n’est pas réellement marqué] qui est encore plus grand que celui dont j’avais connaissance.
Je ne chasse jamais personnellement sur ma zone, mais cette fois-ci je me dis : “Jean-Luc, c’est le dos jaune de ta vie…” Je prends la décision rapidement. J’approche l’animal et tire à l’aide de ma .375 Ruger. Le céphalophe fait quelques mètres et s’effondre dans une petite rivière. Alors, j’ai confirmation que je ne me suis pas trompé. Ce dos jaune est vraiment exceptionnel, porteur d’un trophée remarquable, et il n’est pas celui dont j’avais connaissance…
Malgré la première vague de Covid-19, nous avions pu réaliser une bonne fin de saison avec six safaris. Mon dernier client, un Danois qui avait eu la chance de se trouver en présence d’un grand dos jaune et en de très bonnes conditions, m’avait refusé de tirer. Cela ne m’était jamais arrivé. Mais cette fois-ci… Mystère de la chasse, de la forêt… Un dos jaune chasse l’autre ! »
Les mensurations de l’animal sont : longueurs des cornes 17,6 et 18,2 cm ; circonférences des embases 9,2 et 9,3 cm. Avec un score total de 21 ce trophée devrait entrer dans le top 10 du Safari club international, à la 6e place. Et il prend la première place des céphalophes dos jaune du Congo-Brazzaville. O. B.