Mirador : un sacré outil
Offrir aux postés de meilleures conditions de tir passe souvent par l’installation de plateformes surélevées. Comment bien utiliser son « parc » de miradors ? Voici une série de conseils utiles.
Les principes de la structure idéale
Le mirador de tir pour une chasse collective sur des animaux se défilant doit combiner les avantages de ceux dédiés à la battue (réactivité) et de ceux dédiés à l’affût (confort) :
- la durée des traques étant généralement longue, le posté doit bénéficier d’un minimum d’aise s’il souhaite conserver toute son attention sur la durée ;
- l’ouverture de la structure doit être en phase avec l’emplacement. Plus il sera fermé et plus le mirador doit être ouvert ;
- un toit ou un aménagement permettant d’emmancher un parapluie ne sera pas forcément superflu en cas de fortes précipitations ;
- pour assurer une bonne visibilité et des tirs fichants, on privilégie une hauteur au plancher de 1,50 m minimum. Elle dépendra de la nature du terrain et des distances de tir fixées.
Un investissement amorti en 3 ans
Certains verront d’un mauvais oeil le coût occasionné par l’installation de dizaines de plateformes sur un territoire.
Or, Ludovic Fabre, directeur de chasse dans l’Yonne, nous précise : « Notre association a financé l’achat de 50 miradors au prix de 40 euros pièce, grâce à une subvention de la Fdc. Ce surcoût de 2000 euros doit cependant tenir compte de l’économie substantielle de balles tirées grâce à l’efficacité de la traque affût, soit 750 euros par an. Nos miradors étaient amortis en 3 ans. »
Veillez à l’entretien
Sur les territoires peu chassés, la surveillance du bon état des miradors disséminés sur un vaste territoire et dans les parcelles est moins aisée. Il est malgré tout important de vérifier le bon état de chaque structure censée accueillir prochainement un posté. Quelques mauvaises surprises sont à craindre, comme les nids d’hyménoptères (toujours occupés en début d’automne), des chantiers forestiers à proximité qui rendraient nul l’intérêt du poste, ou encore la pousse végétale qui entrave le champ de vision.
Bonne nouvelle : les risques de sabotage de miradors sont diminués lorsque ces aménagements ne sont pas en bordure de forêt et donc moins visibles ou disposés le long d’une ligne, ce qui est le cas des affûts-poussées ou des traques-affûts.
Réduisez les risques de chute
Le plus souvent réalisés en bois, ces postes de tir haut s’avèrent particulièrement glissants par temps humide ou de gel. La plateforme gagnera ainsi à être recouverte d’un grillage à maille fine pour assurer une bonne adhérence du tireur.
La montée comme la descente se font toujours les deux mains libres en prenant soin de cranter votre chaussant sur le creux du talon et non la pointe du pied, surtout pour les barreaux arrondis. Les accidents, parfois mortels, liés à ce type de chute constituent une proportion non négligeable des cas chaque année !
Que faire contre d’éventuelles intrusions ?
Sur tout territoire public comme privé, la loi rendra le propriétaire responsable en cas de chute d’une personne depuis ce type d’installation.
Pour prévenir tout risque d’intrusion (notamment sur les miradors hauts), certains propriétaires inventent des dispositifs ingénieux en cadenassant une plaque sur les premiers barreaux.
Assis : le coup de la sangle
Le tir assis même en position haute est souvent proscrit. Pour gagner en réactivité, certains chasseurs emploient des sangles de bagage pour se reposer plus que pour s’asseoir. En outre, cela évite de devoir installer un trépied de battue et permet un gain de place – la taille recommandée pour les plateformes de tir étant d’un minimum de 80 x 80 cm. En tout état de cause, la qualité des plateformes et la bonne installation du chasseur constituent un paramètre non négligeable dans le succès des prélèvements.