Le Rassemblement national assure la promotion de ses maires pour conquérir d’autres villes
Le parti de Marine Le Pen a lancé sa campagne des municipales, dimanche, et a mis en avant sa gestion des villes conquises en 2014
Difficile de se faire entendre en politique ces jours-ci lorsqu’on ne parle pas des retraites. C’est peut-être pour cela que les élus Rassemblement national ont martelé leur slogan de campagne pour les municipales, «la gestion RN, ça marche ! ». Réuni en convention à Paris (7e), à la Maison de la chimie, autour de sa présidente Marine Le Pen, le parti a lancé sa campagne dimanche, à deux mois du premier tour, prévu le 15 mars.
En 2014, le parti avait emporté 11 mairies, dont Hayange (Moselle), Cogolin (Var) ou Le Pontet (Vaucluse). . «A en croire nos opposants les sept plaies d’Egypte allaient s’abattre sur nos villes, explique en souriant le maire de Fréjus (Var), David Rachline. Or elles se portent mieux que jamais. » Pour en convaincre le plus grand nombre, les édiles RN se succèdent à la tribune, comme Steeve
Briois, élu au premier tour en 2014 à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), ou Julien Sanchez, maire de Beaucaire (Gard). «Votre travail est la meilleure carte de visite pour nos candidats», loue Thierry Mariani, transfuge de la droite.
«Une vraie légitimité»
Ces villes RN, vitrines du parti, sont utilisées pour poursuivre la «dédiabolisation du parti » et faire « tache d’huile » en conquérant des communes voisines, surtout dans le Nord et le SudEst. Le parti mise sur la fiscalité locale et la sécurité. « Nous avons tenu nos promesses, avec aucune hausse d’impôts locaux dans nos villes, vante David Rachline, qui a maintenu la taxe d’habitation au même taux depuis 2014. Grâce à notre bilan, nous avons une vraie légitimité. » Sur la sécurité, pilier du programme, les élus défilent pour vanter les recrutements de policiers et la lutte contre la délinquance. « Il n’y a eu aucune voiture brûlée le soir du 31 décembre dans nos villes ! », assure Marine Le Pen.
Mais le bilan des maires RN est aussi marqué par quelques coups d’éclat moins consensuels que les baisses d’impôts. A Hayange, Fabien Engelmann a été débouté par la justice après avoir voulu expulser le Secours populaire, qu’il juge trop « promigrant ». A Fréjus, un tribunal a suspendu le couvre-feu souhaité par David Rachline près d’un centre de migrants. Peu importe, balaie-t-on au parti. « Notre gestion marche, et, la meilleure preuve, c’est que nos scores électoraux se sont envolés dans ces villes », reprend Gilles Pennelle, chargé de la stratégie pour les municipales. Dans le Pas-de-Calais, le parti a conquis quatre circonscriptions aux législatives de 2017, autour d’Hénin-Beaumont.
Ce scrutin reste « une étape vers la conquête du pouvoir », rappelle la direction du parti. Le discours de clôture de Marine Le Pen est d’ailleurs tourné vers 2022, alternant les points de programme présidentiel, comme la «démétropolisation» et le «localisme », et les attaques contre celui dont elle fait son adversaire principal, Emmanuel Macron.