Moins costauds, les Bleus arrivent tout penauds à l’Euro
Les Bleus commencent l’Euro, ce vendredi, après des derniers résultats décevants
Fait rare pour être souligné : la France se lance ce vendredi dans l’Euro, contre le Portugal, sans détenir le moindre titre. Une première depuis 2008. «On n’a pas de titre, mais on est les plus titrés», tempère Nikola Karabatic. Au foot, on appelle ça le syndrome Brésil. Quand on ne gagne plus, on compte les étoiles pour endormir les mauvaises langues. Mais on s’inquiète forcément : l’âge d’or est-il terminé ? « Gagner est un exercice qui n’est pas obligatoire, répond Philippe Bana, le directeur technique national. La différence entre la troisième et la première place se trouve au niveau du supplément d’âme, qu’on n’a pas eu lors des dernières demi-finales. » Que ce soit contre l’Espagne à l’Euro ou le Danemark au Mondial, les Experts ont été dépassés.
« On a des rookies qui arrivent, Prandi est un Terminator. » Philippe Bana, DTN
Le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France, Jérôme Fernandez, identifie un autre chantier : «La transition est encore à faire sur le poste de gardien et à l’aile gauche. Gérard a beau être un des meilleurs du monde dans les cages, ce n’est pas Omeyer. Il peut avoir un ou deux matchs moins bien, il faut donc lui trouver le binôme qui l’épaulera. En demi-centre, on a Mahé, mais c’est un poste qui requiert de l’expérience. Enfin, à l’aile, Guigou va partir.» On peut aussi ajouter Abalo, dont le départ est acté à l’issue de la saison 2020 et surtout Karabatic (35 ans), qui ne s’est pas encore prononcé sur sa fin de carrière internationale, mais à qui il ne reste pas moult années.
Il y a néanmoins plusieurs raisons de croire à un nouvel âge d’or. «Les changements de génération frapperont aussi nos rivaux », souligne Fernandez. Et pour ce qui est de la suite, Philippe Bana préfère être rassurant : « Les gens avaient peur de l’après-Dinart, de l’après-Richardson… On a des rookies qui arrivent, Prandi est un Terminator, il y aura un autre taulier qui arrivera quand les anciens partiront.» On peut aussi citer Nedim Remili, Melvyn Richardson ou Dika Mem qui, pour la plupart, sont arrivés tôt en Bleu après avoir gagné chez les jeunes.
«Je mets déjà la France comme favorite des Jeux en 2024, analyse Fernandez. Mais ce qu’il faut réussir, c’est le présent. «a serait bien pour les anciens de finir sur un podium olympique. » Avant ça, il y aura un Euro. Pas le plus important, bien que qualificatif pour les JO en cas de succès. Mais Karabatic exhorte à ne pas s’alarmer en cas de nouvelle perf décevante : «Il ne faut surtout pas qu’un mauvais résultat à cet Euro condamne nos chances aux JO en rabaissant notre confiance. L’Euro est important, mais les JO sont au-dessus de tout.»