« Orly a été une fierté française »
Le journaliste célèbre le centenaire du site avec un ouvrage de photos inédites
Des photographies inédites pour la première fois accessibles au grand public. C’est ce que propose Paris-Orly 100 ans (éditions de La Martinière), ouvrage du journaliste et pilote Frédéric Beniada sur l’aéroport qui célèbre son centième anniversaire.
Comment avez-vous eu l’idée d’écrire ce livre ?
Ce projet me tenait à coeur, car je suis passionné d’architecture. Cela faisait longtemps que je discutais du projet avec le groupe ADP [ex-Aéroports de Paris], le centenaire de sa création était donc une bonne occasion de se pencher dessus de plus près. En plus, je savais que j’allais tomber sur des documents exceptionnels. Ils ont une photothèque avec des photos d’archives qui datent des années 19501970. À l’époque, un photographe immortalisait un grand nombre de scènes. Orly a vraiment une belle histoire.
Comment est né l’aéroport ?
On peut dire qu’Orly est né de la grande crue de 1910. A l’époque, il y avait cinq ou six champs d’aviation, mais ils ont tous été inondés, sauf celui d’Orly, car il était sur un plateau. Puis, des écoles d’aviation se sont créées et des personnes ont commencé à s’y rendre par curiosité. Enfin, la Première Guerre mondiale a vu naître la chasse aérienne. En 1918, les Américains se servaient d’Orly comme d’une base aérienne. La base militaire a été rétrocédée aux Français à la fin de la guerre. C’est donc l’année 1918 qui marque la naissance officielle de l’aéroport.
Quel événement marque un tournant pour Orly ?
L’agrandissement d’Orly et la création de l’aérogare sud par Henri Vicariot, qui a été inauguré par Charles de Gaulle en 1961, donnent le coup d’envoi de ce que l’on connaît aujourd’hui de l’aéroport. L’architecte s’était inspiré du modèle américain, avec des structures métalliques, l’aspect moderne. Il est devenu une fierté pour la France : en 1962, il accueillait plus de visiteurs que le château de Versailles. Les gens venaient pour se balader, visiter, voir les avions et les célébrités qui en descendaient.
Qu’est-ce qui vous a le plus frappé lors de vos recherches ?
Déjà, il y a cet attachement des salariés à Orly. J’ai aussi été étonné par le service religieux de l’aéroport. Ici, un imam, un prêtre, un rabbin et un pasteur cohabitent et travaillent dans le même bureau. Ils s’entraident régulièrement et sont amis. C’est très fort. ■