Henri Leclaire entendu dans l’affaire Heaulme
Mis en cause un temps par Heaulme, l’ex-manutentionnaire a témoigné
Le temps qui passe fait décidément des ravages. Sur le dossier judiciaire du double meurtre des enfants de Montigny-lès-Metz commis en 1986. Sur Francis Heaulme, qui est jugé pour cela depuis le 25 avril. Et sur Henri Leclaire, qui est venu témoigner mercredi soir. C’est appuyé sur une canne que l’ancien manutentionnaire s’est présenté, à 19 h 57, à la barre de la cour d’assises de la Moselle. Il y a trois ans, il avait quitté le même prétoire sur ses deux jambes. Mais en panique. Le procès venait d’être ajourné en raison de deux témoignages tardifs le mettant directement en cause dans le meurtre des enfants. Aujourd’hui, Henri Leclaire a été blanchi. Et c’est donc en simple témoin qu’il est venu déposer, mercredi. « Qu’est ce que vous voulez que je vous dise ? attaque-t-il. J’ai rien à voir dans cette affaire. Je suis innocent. » Le problème, c’est qu’il avait avoué en 1986. Et que depuis, Francis Heaulme l’a aussi accusé. Gabriel Steffanus, le président de la cour, commence donc par relire les aveux circonstanciés dans lesquels il explique précisément comment il a tué Cyril et Alexandre sur
Cette fois, Francis Heaulme a décidé de le disculper, semant encore plus le trouble.
le talus de Montigny. « J’ai jamais monté le talus (sic), répète le témoin tout tremblotant. Tout ça, c’est faux. Les policiers m’ont mis la pression. » Ne restent donc que les accusations portées par le tueur en série. Celui-là même qui occupe aujourd’hui le box des accusés. Le président le fait se lever. « Vous avez dit que vous avez vu Henri Leclaire sur les lieux du crime ? » Francis Heaulme marque un temps d’arrêt. « J’ai dit ça, mais c’était faux… » Ou la confirmation que la justice a encore perdu trois ans, depuis 2014, dans cette histoire sans fin vieille de plus de trente ans. Placide habituellement, le président Steffanus s’emporte alors. « Vous vous moquez du monde, Monsieur Heaulme! C’est insupportable! Vous faites souffrir les familles des enfants. Réfléchissez à ça cette nuit. » Le procès doit reprendre à 9 h.