Pourquoi Penelope Fillon reste muette dans la tempête
Depuis le début de l’enquête qui touche son mari, Penelope Fillon reste dans le silence
La gauche fustige, la droite fait bloc, les éditorialistes s’égosillent. Depuis les premières révélations du Canard enchaîné, à peu près tout le monde a donné son avis sur l’affaire des emplois présumés fictifs de Penelope Fillon. Certains élaborent même des théories : « Et si elle ne mentait pas? Et si madame Fillon n’était pas au courant ? » croit savoir Cécile Duflot. Florian Philippot ou Ségolène Royal semblent tout aussi bien informés. « C’est une mère de famille très respectable, qui est victime d’un dispositif qu’elle ignorait », assure la ministre de l’Ecologie.
« Penelope le vit mal »
Dans la tempête médiatique, une personne n’a pourtant pas dit un mot : l’intéressée elle-même. Penelope Fillon était ainsi absente, lundi, pour l’opération « transparence » de son mari. Un mutisme qui interroge certains à droite. « C’est son choix à elle, mais je trouverais ça bien [qu’elle s’exprime], a affirmé Nathalie Kosciusko-Morizet sur RTL mardi. En tout cas, c’est une parole que les Français ont envie d’entendre. » Isabelle Le Callennec, ancienne porteparole du candidat, donne une piste. « Penelope Fillon a été entendue, dans le cadre de l’enquête, par le parquet national financier. C’est à elle de décider si elle souhaite s’exprimer davantage. » Un membre de l’entourage abonde dans ce sens : « C’est à elle seule de décider si elle veut parler. Ce matraquage est très dur pour elle. Elle le vit extrêmement mal car c’est une femme qui n’aime pas la lumière. Elle se défend devant les enquêteurs et n’est pas obligée de comparaître devant le tribunal des médias. » Le message du camp Fillon est clair. C’est au candidat seul de répondre aux médias. « C’est François Fillon qui est mis en cause politiquement aujourd’hui », avançait Thierry Solère, son porte-parole, mardi. « Il y a trois sujets. Le sujet de droit, dans une démocratie, c’est devant la justice qu’on y répond. Les sujets d’éthique et de politique, c’est au candidat d’y répondre, devant l’opinion publique. Et c’est ce qu’il a fait. »