Cazeneuve déménage à Matignon
Bernard Cazeneuve a été nommé, mardi, Premier ministre de François Hollande. Homme clé du quinquennat, l’ex-ministre de l’Intérieur remplace Manuel Valls à la tête d’un gouvernement à la durée de vie limitée, chargé de conduire la France jusqu’à la présidentielle.
Fils d’instituteurs né le 2 juin 1963 à Senlis (Oise), ancien maire de Cherbourg et député de la Manche, cet exsoutien de Laurent Fabius est peu connu du grand public avant la présidentielle de 2012, lorsqu’il devient l’un des porte-parole de la campagne de François Hollande. Depuis, sa loyauté et sa discrétion ont fait de lui l’une des chevilles ouvrières de l’exécutif. Le président lui a confié à plusieurs reprises des missions aussi délicates qu’inattendues, des Affaires européennes au Budget (ministère dont il hérite en plein scandale Cahuzac), puis à l’Intérieur. Place Beauvau, Bernard Cazeneuve a été confronté à la vague d’attentats de 2015. Il a tapé du poing sur la table pour mettre fin à la « guerre des polices » : « C’est moi qui décide quand il s’agit de la sécurité des Français. » Il multiplie les lois antiterroristes, tout en répétant qu’il n’y a pas de « risque zéro ». Jusque-là plutôt consensuel, il essuie une avalanche de critiques après l’attentat de Nice, la polémique autour du dispositif de sécurité écornant son image de compétence et de fermeté.
Bernard Cazeneuve a été aussi aux avant-postes face à la crise migratoire, avec le démantèlement du campement de la « jungle » de Calais. Ces dernières semaines, il a subi une fronde inédite dans la police, après l’attaque aux cocktails Molotov d’agents dans l’Essonne, le 8 octobre.