L’isolement des soignants crée un malaise à l’hôpital
Face à la diffusion des variants, du personnel, testé positif, reste mobilisé dans les établissements
Près d’un an après la première vague de Covid-19 en France, les hôpitaux restent sous tension. Et la tâche pourrait se compliquer. Jusqu’à la mi-janvier, les personnels soignants testés positifs au Covid-19, mais qui ne présentaient pas de symptômes, pouvaient continuer leur travail dans les services en tension. Mais la diffusion des variants a changé la donne. «Concernant la dérogation permettant le travail de personnels soignants diagnostiqués positifs, le Haut Conseil de santé publique [HCSP] recommande la suppression de cette dérogation», a indiqué le HCSP, le 20 janvier. Les soignants sont donc invités, comme tous les Français, à se placer à l’isolement dix jours dès qu’ils ont connaissance de leur positivité. Sollicité par 20 Minutes, le ministère de la Santé indique qu’une « instruction interne » reprenant les nouvelles recommandations du HCSP a été transmise aux agences régionales de santé (ARS), le 12 février. Ces dernières sont ensuite chargées de faire redescendre l’information aux hôpitaux. « On explique clairement qu’aucune exception n’est possible», indique un porte-parole du ministère.
«Faire tourner le service»
Cependant, le message a eu parfois du mal à passer. Ainsi, plusieurs membres du personnel soignant du centre hospitalier Robert-ballanger, à Aulnay-sousbois (Seine-saint-denis), sont venus travailler la semaine dernière à la maternité, alors même qu’ils étaient positifs. «Tout s’est compliqué quand des sages-femmes ont attrapé le Covid-19, indique un membre du service concerné. Il a été demandé à certaines, qui étaient asymptomatiques, de venir pour faire tourner le service.» Finalement, il faudra notamment des plaintes de soignants pour que les personnes positives soient isolées. Et une partie du service a été fermée. Contactée, la direction n’avait pas répondu au moment de la publication de l’article.
«En l’absence de tensions sur le personnel, le risque de maintenir des personnes asymptomatiques en place excède le bénéfice, note Franck Chauvin, président du HCSP. Mais il peut y avoir des exceptions.» Au vu des embauches réclamées dans le secteur, il y a un vrai risque pour que ces «exceptions» se multiplient.