Le Royaume-uni inquiète l’europe
Une situation sanitaire catastrophique. Depuis fin décembre, le bilan des contaminations au Covid-19 publié chaque jour au Royaume-uni dépasse les 50 000 cas, avec un record à 60 916, mardi. Par ailleurs, les hôpitaux anglais sont au bord de la saturation, avec un nombre de patients contaminés proche de 27 000, bien plus que le pic de la première vague. Beaucoup craignent un scénario à l’italienne : en février-mars, la Botte était moquée pour son incapacité à gérer le virus, avant que toute l’europe ne subisse la première vague quelques semaines plus tard. Ce qu’il se passe en Angleterre annonce-t-il ce qu’il va se produire en Europe continentale en janvier ? Si elle n’est pas exclue, cette hypothèse est loin d’être assurée pour
Antoine Flahault, directeur de l’institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève : «L’angleterre a un R [taux de reproduction du virus] de 1,2 depuis plusieurs semaines, or la plupart des pays d’europe continentale ont un R un peu inférieur à 1. Il y a donc une tendance plutôt à la maîtrise de l’épidémie, en tout cas à sa stabilisation et non à l’envolée. »
Pour ce qui est de la France en particulier, le pays reste sur une ligne de crête. « Avec un R aux alentours de 1, parfois un peu en dessous, parfois un peu au dessus, la France peut encore se placer dans les pays qui maîtrisent l’épidémie, note Antoine Flahault. Mais son cas peut s’aggraver à tout moment. »