Le film de Netflix privé de salles
Okja a été l’un des meilleurs films du dernier Festival de Cannes, mais le verra-t-on un jour dans les salles de cinéma, en France ? Six projections du projet de Netflix devaient être organisées dès mercredi 28 juin, deux à Nantes (dont une en plein air), deux à Paris, une à Montreuil et une à Bordeaux. « Je pense que ça va être une émeute », souriait Thierry Lounas, à la tête du So Film Summercamp Festival. Si les spectateurs peuvent le voir... Car, depuis vendredi, deux des six projections ont été annulées, au Forum des images et au Max Linder, les deux salles parisiennes engagées sur le festival. En cause, les rappels à l’ordre de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF). Cet organisme, qui représente les salles de cinéma, était déjà monté au créneau à Cannes en refusant de distribuer son quota de tickets pour le film. « Le problème n’est pas notre position, mais celle de Netflix, souligne à 20 Minutes le délégué de la FNCF, Marc Olivier Sebbag. Contrairement à d’autres sociétés qui s’intéressent depuis peu au cinéma, comme Amazon ou SFR, on est face à un opérateur dont le président a encore confirmé la semaine dernière son hostilité à la chronologie des médias, sa remise en cause du bien-fondé des systèmes de contribution à la production, sur lesquels repose notre économie… » Un compromis devra être trouvé. Claude Lelouch l’a rappelé dans le JDD : « On ne peut pas dire non à la nouveauté. Si la plus belle histoire est mise en scène par un gars produit par Netflix ou Amazon, il faut la voir. »