20 Minutes (Rennes)

La gauche veut se rassembler

Arrivée en tête, la maire sortante de Rennes, Nathalie Appéré, négocie avec le candidat écologiste Matthieu Theurier

- Jérôme Gicquel et Camille Allain

De surprise, il n’y avait pas eu. Au soir du premier tour de l’élection municipale à Rennes, la liste emmenée par Nathalie Appéré s’affichait assez largement en tête avec 32,77 % des voix. Au soir du 15 mars, la maire sortante avait fait savoir qu’elle ne fera pas campagne pour le second tour, afin de gérer au mieux l’épidémie de coronaviru­s qui frappait le pays, occupant au passage le terrain médiatique. Devançant ses alliés écologiste­s de sept points (25,37 %), la socialiste promettait alors « un rassemblem­ent de la gauche ».

Depuis, c’est le Covid-19 qui s’est invité dans le scrutin et peu de choses ont avancé. Il y a bien eu quelques SMS échangés, mais les négociatio­ns ne font que commencer entre Nathalie Appéré et Matthieu Theurier. Il va falloir faire vite. Les listes doivent être déposées mardi en vue du second tour, prévu le 28 juin. En face, il n’y aura pas d’alliance entre le candidat de la droite Charles Compagnon et Carole Gandon, candidate LREM. Sauf cataclysme, Rennes restera aux mains de la gauche.

« Nous discutons »

« Je ne peux pas dire grand-chose. Nous discutons. » Matthieu Theurier n’est pas du genre à manier la langue de bois. Mais la tête de liste écologiste ne peut se prononcer quant aux échanges qu’il mène avec Nathalie Appéré. « Notre volonté a toujours été de rassembler les forces de gauche. Nous sommes toujours sur cette même ligne», assure celui qui avait déjà fait alliance avec les socialiste­s au second tour en 2014. Du côté de la maire sortante, les équipes ne sont pas beaucoup plus loquaces. Mais on imagine que les négociatio­ns seront animées pour établir une liste et un programme commun. Car si les écolos ont gagné dix points, la maire bénéficie de sa visibilité dans la gestion de l’épidémie.

En 2014, les Verts avaient imposé des conditions et demandé certains postes à la ville et à la métropole (approvisio­nnement, mobilités, culture, économie sociale et solidaire) « en échange » de leurs 8900 voix (15% des suffrages). En six ans, l’alliance a tenu bon et les échanges sont restés courtois. Mais la maire a plusieurs fois regretté le choix des écologiste­s de faire cavalier seul au premier tour. Peut-elle être tentée de se lancer seule dans le second tour ? C’est peu probable, même si certains dossiers comme la constructi­on d’une Aréna et l’aménagemen­t du palais du commerce divisent les deux camps.

La manoeuvre serait cependant peu risquée pour la maire sortante puisque l’opposition est très loin. Créditée de 14,29 % des voix, Carole Gandon ne devrait pas perturber le scrutin. Qualifié pour le second tour avec 12,21% des suffrages, Charles Compagnon (centre droit) ne voit « aucun intérêt arithmétiq­ue à [une] fusion» des listes avec LREM.

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Le PS et les Verts ont déjà fusionné en 2014 après de délicates négociatio­ns.

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