Le sport, ce n’est pas forcément la santé
Dans un rapport publié lundi, Greenpeace alerte sur les problèmes de pollution à proximité des terrains de sport
L’ONG Greenpeace a dévoilé les résultats de mesures effectuées sur la qualité de l’air aux abords de six terrains de football à Paris, Marseille et Lyon. « Lorsqu’on joue au foot, l’adversaire, c’est aussi la pollution de l’air », met en évidence le rapport, rendu public lundi.
Les concentrations de dioxyde d’azote (NO2) ont été mesurées sur ces complexes sportifs, très souvent situés à proximité d’importants axes routiers. « Nous avons constaté des niveaux de concentration de ce polluant très toxique quasi systématiquement supérieurs à la norme européenne annuelle en vigueur (40 microgrammes/m3) », écrit l’association. Seul un stade lyonnais (sur les sept étudiés) ne présente pas de dépassement. Ces mesures, réalisées sur une durée de deux heures, ne permettent pas de tirer des conclusions pour une moyenne annuelle. Mais elles illustrent de manière concrète la problématique de la pollution de l’air.
Des victimes invisibles
« Elles montrent qu’à Paris de nombreux terrains de sport, mais aussi d’écoles maternelles, d’hôpitaux, de maisons de retraite ne respectent pas les seuils légaux de nombreux polluants, rappelle Olivier Blond, président de l’association Respire. Ce qui est terrible avec la pollution, c’est qu’elle est invisible et ses victimes également. Ces études permettent de rendre visible ce problème majeur. » Dans son rapport, Greenpeace note que « ces niveaux de concentration sont particulièrement préoccupants, parce qu’ils interviennent dans des lieux et à des heures où enfants et adultes peuvent pratiquer une activité physique ».
Olivier Blond espère que l’étude interpellera les pouvoirs publics. « L’interdiction du diesel [promise en 2024 par Anne Hidalgo] serait une bonne chose au niveau local. Mais, pour l’instant, l’Etat est en retrait. On espère que les décisions de Nicolas Hulot seront à la hauteur. »
Le ministre de la Transition écologique devrait annoncer en juin de nouvelles mesures en faveur de la qualité de l’air, dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités.