Le cacao pour croquer la vie
Le 22e Salon du chocolat a ouvert ses portes jeudi soir porte de Versailles, à Paris
Avant les traditionnels défilés de robes cacaotées, l’artiste Richard Orlinski, connu pour ses sculptures d’animaux sauvages, est intervenu pour la troisième fois au Salon du chocolat. Jeudi, porte de Versailles, il achevait d’ériger un ours en chocolat d’une tonne et de 6 m de haut intitulé « Wild Kong ». Ailleurs, entre autres curiosités gustatives, on note un nouvel espace « Pain et Chocolat » où vont s’affronter les meilleurs artisans de la spécialité. Ce week-end, Halloween va battre son plein à l’Atelier des sens, laboratoire d’expérimentation culinaire pour les enfants. Et un autre espace novateur, l’Expérience Japon, permet de déguster les sushis parfumés au cacao de la poissonnerie parisienne Shinichi. Mais le Salon du chocolat, c’est, d’abord et avant tout, le moment de déculpabiliser. Et ça vaut mieux, vu les 400000 tonnes de chocolat que les Français consomment chaque année. Car, oui, le chocolat, c’est bon pour la santé ! Pour le moral, le tonus musculaire, la libido, on le savait déjà. Mais aussi pour les artères : même un cardiologue comme le Pr Cabrol n’y voit que des « bonnes graisses », garanties sans mauvais cholestérol. Le seul problème serait plutôt le sucre, et encore : la sucrosité du chocolat diminue d’année en année.
« Nos artisans ont tiré l’ensemble de la filière vers le haut. »
François Jeantet
Et puis, non, le chocolat n’est pas (si) mauvais pour la planète. Même si une association comme Max Havelaar (qui participera à une conférence sur la durabilité du cacao, à l’attention des professionnels du secteur), s’alarme de voir « la plupart des 5 millions de producteurs de cacao dans le monde [vivre] sous le seuil de pauvreté ». François Jeantet, l’organisateur du salon, tente de nuancer : « Au Brésil, la culture des fèves participe à la préservation de la forêt amazonienne, car cette plante pousse à l’ombre des grands arbres, estime-t-il. Au Pérou, les exploitations de coca ont laissé place à celles de cacao, moins dangereuses et plus rentables. En Afrique, la culture du cacao a permis l’éradication du travail des enfants… » Et l’organisateur du salon de rendre hommage aux chocolatiers français. « En valorisant l’expression du cacao, nos artisans ont contribué à améliorer la qualité du chocolat, mais aussi à tirer l’ensemble de la filière vers le haut. »