Les anciennes (aussi) se mobilisent pour le droit des femmes
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Paris
La pluie était-elle venue en aide au patriarcat? En tout cas, elle n’a pas dissuadé dimanche 60 000 manifestantes et manifestants parisiens, selon les organisateurs, de répondre à l’appel du «#8mars, marche des grandes gagnantes», organisé par des collectifs militants à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Le cortège parisien s’est élancé à 14 h de la place d’Italie pour rallier la place de la République vers 18 h.
Dans le défilé, les membres du cortège étaient globalement jeunes, mais certaines femmes plus âgées n’ont pas hésité à battre le pavé par «solidarité avec toutes les femmes victimes de violences », comme Dominique, 70 ans. Son engagement est venu progressivement : « Quand ma fille est devenue ado, je me suis rendu compte qu’elle n’était pas protégée, et je suis devenue féministe pour la défendre. » Et sa fille a suivi le même chemin qu’elle. Plus loin dans le cortège, Odile marche avec ses amies Josie et Monica contre «toutes les violences faites aux femmes» et s’emporte contre les « 149 féminicides de l’année 2019 » et veut « dire bravo à Adèle Haenel ». « J’ai commencé à descendre dans la rue le 1er mai 2019, car je ne supportais plus les répressions policières », raconte-t-elle, citant en exemple l’intervention musclée de la police contre des féministes samedi soir, place de la République.
Pour l’égalité entre les sexes
Bras dessus, bras dessous, Suzanne, qui va vers ses 80 ans, défile avec sa petite-fille Eléa, 17 ans. Militante féministe, la grand-mère l’assure : «Depuis que je suis en âge de comprendre le monde, je me suis toujours opposée. » Plus jeune, elle a fait partie de divers groupes féministes. Aujourd’hui, elle manifeste « pour les femmes et l’égalité entre les sexes». «Trop souvent, on favorise les hommes au détriment des femmes, appuie Eléa. Il y a aussi des discriminations contre les jeunes et les plus âgés. » La relève est assurée.