Netta Barzilai a vu sa vie « complètement retournée »
L’Israélienne Netta Barzilai, qui a remporté l’Eurovision en mai, sera à Paris samedi, avec sa fameuse chanson, « Toy »
Il y a ceux qui ont adoré et ceux qui ont grincé des dents. Mais tout le monde a eu un avis bien tranché sur sa performance. Avec sa chanson « Toy », Netta Barzilai a remporté l’Eurovision en mai à Lisbonne. Un morceau, inspiré par le mouvement #MeToo, qui a permis à l’Israélienne de 25 ans de se produire à l’international. Samedi, elle sera salle Wagram, à Paris (17e).
A quoi ressemble votre vie depuis votre victoire à l’Eurovision ?
J’ai l’habitude de dire que 2018 est pour moi une «année crêpe». Parce que ma vie a été complètement retournée. Il y a un an, je n’aurais jamais pensé que mon rêve de percer dans la musique se réaliserait. Ma mère voulait que je quitte Tel-Aviv, que je rentre à la maison pour devenir prof. Je ne connaissais pas vraiment l’Eurovision.
Et vous avez gagné…
C’était une surprise. Parce que je suis plutôt dans de la musique d’avantgarde, de niche, spéciale. Cela m’a donné une vraie force et c’est maintenant à moi de choisir ce que je vais en faire. Après l’Eurovision, beaucoup de garçons et de filles m’ont écrit en me disant qu’ils avaient compris que l’on n’a pas à ressembler, penser ou créer selon les standards pour réussir. Et ce que je vis maintenant est génial. Je travaille dans le monde entier. Certains matins, je me réveille sans savoir dans quelle ville je me trouve.
Vous vous produirez dans plusieurs villes européennes, dont Paris…
J’ai toujours aimé la France, pour sa cuisine, son style, son énergie. Je suis toujours de près la Fashion Week parisienne, c’est celle que je préfère. Je suis venue à Paris quand j’avais 12 ans. En rentrant, je me disais que je chanterais dans cette ville.
Vous ferez des reprises, des morceaux originaux ?
Un peu des deux. Je ne fais pas vraiment des reprises. Je prends des morceaux et je les transforme. Je serai seule sur scène, avec ma loop station [un appareil permettant d’enregistrer et jouer des boucles vocales]. Ce sera un moment très dansant et intime avec le public. J’ai joué dans des grandes salles, dans des stades, mais j’ai commencé dans les clubs, des endroits underground où on me payait avec des verres de bière et cette proximité, ça me manque.
Votre morceau « Toy » a fait le tour du monde…
Je suis si fière d’apporter tant d’amour et de joie à tout le monde. « Toy » est un hymne pour tous ceux qui bataillent au quotidien, qui sont harcelés à l’école, ceux qui pensent ne pas être assez bien, assez beaux, pour être ce qu’ils veulent être et leur donner de la force, du courage. Cela signifie beaucoup pour moi.