Les écolos veulent du changement dans les toilettes publiques
Le Groupe écolo de Paris veut que soient créés des lieux d’aisance gratuits et ouverts 24 h/24
Des toilettes pour toutes et tous. Après la polémique de l’été autour des « uritrottoirs » installés cet été dans la capitale, le Groupe écolo de Paris (GEP) veut rectifier le tir. « Ces uritrottoirs ne conviennent qu’aux personnes ayant la capacité d’uriner debout, excluant les femmes. Et la population parisienne est composée à plus de 50 % de femmes », note la formation politique. Au prochain Conseil de Paris qui s’ouvre ce mercredi, les Verts vont déposer un voeu en faveur de toilettes publiques mixtes, gratuites, ouvertes 24 h/24 et « non anxiogènes ». Actuellement, plus de 400 sanisettes sont installées dans Paris, dont près de 150 sont ouvertes 24 h sur 24, notamment sur les lieux à forte fréquentation. Pour les Verts, cela n’est pas suffisant.
« Il faut réinvestir les toilettes publiques comme celles qui existaient avant, par exemple, au niveau du métro Bonne Nouvelle [transformées un temps en espace de fête]. Cela fonctionnait », explique David Belliard, président du groupe. Il y a quelques années, les sanisettes high-tech ont remplacé les lavatories historiques de la capitale et les vespasiennes. Mais elles n’ont pas réglé les problèmes de miction sur la voie publique. En 2017, 5 381 personnes ont été verbalisées à Paris pour ce motif. Un chiffre en progression de 165 % par rapport à 2016, selon les chiffres de la brigade anti-incivilité de la Mairie de Paris. Le groupe écolo veut ainsi mieux mailler le territoire parisien de toilettes publiques et nouer des partenariats avec les restaurants et café pour « permettre à tout. e.s les usager. e.s de l’espace public d’utiliser leurs toilettes gratuitement ». Notamment les personnes sans domicile fixe. « Il faut aussi que la ville soit attentive à la parité dans l’urbanisme », abonde Fatoumata Koné, élue du 19e arrondissement. Le groupe milite pour que les femmes comme les hommes puissent « les utiliser sans discrimination ». « Pourquoi les tables à langer sont-elles uniquement présentes dans les toilettes pour femmes ? Pourquoi trouve-t-on des distributeurs de préservatifs et encore trop peu de distributeurs de protections périodiques ? Pourquoi ne penset-on pas les toilettes destinées aux femmes pour être adaptées aux utilisatrices de coupes menstruelles ? », questionnent les Verts.
Selon eux, l’argent public investi dans les dispositifs « anti-pipi » pourrait surtout être « investi dans le développement de toilettes publiques ».
«Il faut aussi que la ville soit attentive à la parité dans l’urbanisme. » L’élue Fatoumata Koné