Un être élu tant désiré
Les maires sans étiquette sont très courtisés par les candidats à la présidentielle en quête de parrainages.
Il ne reste plus qu’un mois aux candidats à l’élection présidentielle pour déposer les 500 parrainages d’élus indispensables à quiconque brigue l’Elysée. Dans cette dernière ligne droite, les maires sans étiquette sont une cible de choix pour les candidats. « Nous avons reçu beaucoup de sollicitations, témoigne Jérôme Bégasse, maire de Saint-Aubin-du-Cormier (Illeet-Vilaine). Certains d’entre eux reviennent souvent à la charge, à la limite du harcèlement. Quand les demandes sont arrivées, j’ai réuni ma majorité pour un tour de table et nous avons décidé collectivement de ne parrainer aucun candidat. On a tenu la ligne politique que l’on s’était fixée lors de la campagne, à savoir que notre liste est apolitique et que seule l’action locale nous guide. » « Cette année, j’ai été sollicité par Poutou, Mélenchon, Le Pen, et même Fillon », raconte Georges-André Pastor, maire sans étiquette de la petite commune de Fours, 311 habitants, située dans le Blayais en Gironde. Ce retraité qui conduit son troisième mandat s’était juré de ne jamais parrainer de candidat. Il avait tenu parole… jusqu’à cette année. Séduit par le discours de Jean Lassalle, candidat sans étiquette qui a été membre du MoDem, il a « exposé la philosophie » du candidat à son conseil municipal qui a voté à l’unanimité en faveur de son parrainage. « C’est une voix qui ne va pas gagner mais qu’il faut entendre », estime le maire de Fours. Certains édiles sont encore un peu hésitants. Michel Bernhardt, maire de Breuschwickersheim (Bas-Rhin), près de Strasbourg, témoigne : « Un candidat m’a sollicité. Et je n’ai pas répondu. Parce que ce candidat était François Fillon. Avec toutes ses histoires, je n’allais pas le soutenir. Je ne pense donc pas donner ma signature, jusqu’à présent, enfin… » Il pourra encore changer d’avis jusqu’au 17 mars à 18 h, date butoir pour le dépôt des formulaires de parrainage au Conseil constitutionnel.
« Certains candidats sont à la limite du harcèlement. » Jérôme Bégasse, maire de Saint-Aubin-du-Cormier